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Les insurgés afghans accusent "l'ennemi" d'avoir piraté leurs mobiles pour diffuser la fausse mort de leur chef suprême

Mercredi matin, l"AFP et d"autres médias ont reçu un sms envoyé depuis le téléphone habituel d"un des porte-parole officiels des talibans, indiquant : "Le commandement de l"Emirat islamique d"Afghanistan annonce qu"Amir-ul-Muminen (le commandeur des croyants) est décédé. Que Dieu tout puissant le bénisse "
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Les forces de l'Otan sont accusées par les talibans d'avoir piraté les téléphones de leurs porte-parole. (AFP - Bay Ismoyo)

Mercredi matin, l"AFP et d"autres médias ont reçu un sms envoyé depuis le téléphone habituel d"un des porte-parole officiels des talibans, indiquant : "Le commandement de l"Emirat islamique d"Afghanistan annonce qu"Amir-ul-Muminen (le commandeur des croyants) est décédé. Que Dieu tout puissant le bénisse "

L'Emirat islamique d'Afghanistan (EIA) est le nom du régime taliban qui a dirigé l'Afghanistan entre 1996 et 2001 avec, à sa tête, le mollah Mohammad Omar, décrété en 1996 "Commandeur des croyants" par une assemblée de mollah afghans.

Le porte-parole a immédiatement "rejeté catégoriquement" le contenu de son supposé message. "Les Américains ont piraté nos téléphones cellulaires et ont envoyé ce message aux médias", a-t-il expliqué.

"C'est un faux message. Les Occidentaux ont piraté nos téléphones et ont envoyé ce message depuis nos numéros à tout le monde. C'est faux, il n'est pas mort, il est vivant", a déclaré un autre porte-parole à l'AFP.

Auparavant, plusieurs médias avaient reçu un très long courrier électronique signé de l'EIA, annonçant la mort du mollah Omar et le nom de son successeur, Gul Agha, ancien chef de la commission financière des talibans.

Dans un communiqué, les talibans ont affirmé que leur site internet avait été piraté. "L'EIA condamne fermement ce vol technologique et le comportement criminel de l'ennemi et appelle la nation moudjahidine à ne pas prêter l'oreille aux inventions de l'ennemi ni à croire sa propagande", selon le texte.

Le site internet des talibans est inaccessible depuis plusieurs jours.

L'agence afghane du renseignement (NDS) n'avait reçu mercredi aucune confirmation officielle de la mort du mollah Omar, a indiqué son responsable adjoint à Kandahar, la grande ville du sud afghan, berceau historique des insurgés islamistes.

Le mollah Omar, un des hommes les plus recherchés

La mort du mollah Omar, un des hommes les plus recherchés du monde pour la capture duquel Washington offre 10 millions de dollars, avait déjà été annoncée en mai par des sources au sein de la NDS et fermement démentie par les talibans.

La NDS avait ensuite officiellement annoncé que le mollah Omar avait "disparu" de sa cachette au Pakistan.

Ce dernier a toujours cultivé le mystère et était déjà extrêmement discret du temps où il dirigeait l'Afghanistan.

Il n'est plus apparu en public depuis la chute, fin octobre 2001, du régime taliban, renversé par une intervention militaire américaine après son refus de livrer aux Etats-Unis Oussama Ben Laden, "hôte d'honneur" du régime, recherché pour les attentats du 11 Septembre.

Ben Laden et mollah Omar étaient parvenu à prendre la fuite en direction du Pakistan. Washington et Kaboul estiment que le mollah Omar et les principaux chefs de la rébellion afghane sont réfugiés dans des villes du Pakistan, ce qu'Islamabad dément formellement.

Comme par un commando américain, le mollah Omar se méfiait de la technologie et était réputé gouverner l'Afghanistan depuis une maison de Kandahar où il vivait quasiment reclus, en écrivant ses instructions sur des bouts de papiers.

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