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Les Etats-Unis prêts à l'interdiction des mines antipersonnel

Les Etats-Unis se sont fendus d'une annonce surprise autour de la question des mines antipersonnel. Jusqu'ici opposés à leur interdiction, ils ont fait savoir lors d'une conférence de suivi de la convention d'Ottawa qu'ils pourraient y adhérer. Mais la décision est encore loin d'être pérenne.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Mines antipersonnel au Cambodge. © REUTERS/Samrang Pring)

 L'annonce a surpris tous ceux qui s'intéressent au dossier : les Etats-Unis seraient prêts à s'engager sur le chemin d'une interdiction des mines antipersonnel. C'est en marge d'une réunion de suivi de la convention d'Ottawa - qui vise à interdire les mines antipersonnel d'ici 2025 - à Maputo, la capitale du Mozambique, que la Maison Blanche a publié un communiqué. "Notre délégation à Maputo a dit clairement que nous cherchions assidûment des solutions conformes à la convention d'Ottawa qui, à terme, permettraient aux Etats-Unis d'y adhérer ", écrit la présidence américaine, qui précise que les Etats-Unis ne "produiront pas à l'avenir, ni ne chercheront à acquérir de mines antipersonnel, y compris à remplacer les stocks existants ". Le communiqué ajoute même que des simulations et des modélisations sont à l'étude pour protéger les intérêts américains en se passant des mines antipersonnel.

Un million de mines en Corée

Si les Etats-Unis avaient déjà, il y a cinq ans, fait savoir qu'ils pourraient réétudier leur position sur l'interdiction de ces armes, ils n'ont pas jusqu'à présent plus avancé dans cette direction. Après son refus de signer la convention d'Ottawa en 1997, le pays a toujours avancé l'utilité des mines pour sa sécurité et celle de ses alliés. Un million de mines antipersonnel sont d'ailleurs dispersées à la frontière entre les deux Corée. Outre les USA, la Chine, la Russie, l'Inde, Israël ou le Pakistan ont refusé de rejoindre les signataires.

L'annonce a été diversement appréciée. Le président de la commission des Forces armées de la Chambre des représentants, le républicain Buck McKeon, l'a vertement critiquée, arguant qu'il s'agissait de "bons sentiments " et d'une "mauvaise " décision pour la sécurité du pays. "C'est vraiment une solution onéreuse à la recherche d'un problème qui n'existe pas ". A l'inverse, l'ONG Handicap International salue la décision de Washington, mais craint qu'en ne se fixant aucune date pour finir de passer en revue sa politique, les Etats-Unis risquent de remettre toute décision "après la fin du mandat présidentiel de Barack Obama ". Et son successeur ne se sentira pas forcément lié par des déclarations.

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