Les électeurs camerounais votent dimanche pour une élection présidentielle à un tour. Paul Biya fait figure de favori.
Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures dimanche matin. Ils resteront ouvert jusqu'à 18 heures. La participation ne semble pas très élevée dans la capitale camerounaise, Yaoundé.
Le président sortant, 78 ans, fait face à une opposition divisée. Il a promis de consacrer le nouveau mandat qui se profile à peaufiner son héritage politique par de grands projets d'infrastructure et à désigner un successeur, déclarent des analystes. En près de trente ans de pouvoir, Paul Biya a maintenu le Cameroun sur une voie relativement stable dans une région agitée, parfois aux dépens de la démocratie, selon ses adversaires.
"Il paraît probable qu'il remportera l'élection avant de gérer un transfert du pouvoir à mi-mandat - sous réserve que son état de santé ne nécessite pas une passation plus rapide et potentiellement explosive", déclaré Roddy Barclay, analyste au cabinet de consultants Control Risks, basé à Londres.
Le Cameroun en grand chantier
Le pays est reconnu pour sa production pétrolière, mais pas que, puisqu'il est aussi le principal débouché portuaire et le grenier à céréales de la région. Il est le fournisseur du Tchad, de la République centrafricaine, de la République du Congo et du Gabon. Il abrite aussi l'oléoduc Tchad-Cameroun et héberge plusieurs milliers de réfugiés ayant fui des conflits régionaux.
"Dans un monde de plus en plus incertain, nous avons veillé à garder le cap là où beaucoup de pays, y compris certains des plus avancés, peinent à mener leur barque", déclarait le président en septembre lors d'un congrès de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).
Des médias et des opposants l'ont accusé de faire preuve d'un certain laxisme qui favoriserait la corruption et le népotisme. Le FMI a estimé que la prévision de croissance de 3,8% du Cameroun pour cette année était au-dessous de son potentiel.
"A partir de 2012, le Cameroun sera transformé en un immense chantier", a-t-il dit en se référant à des projets hydroélectriques, à une centrale à gaz et à des centres de raffinage pétrolier.
Le Cameroun compte environ 7,3 millions d'électeurs inscrits. Ils étaient cinq millions lors du scrutin de 2004 que Paul Biya avait remporté avec 70,92% des voix contre 17,40% à John Fru Ndi.
Cette année, il faudra atteindre pour connaître les résultats. La commision n'est pas autorisée à diffuser des résultats partiels, de ce fait, l'issue du scrutin ne sera connue que dans plusieurs jours.
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