2013 : succès ou annus horribilis pour Barack Obama ?Lors de sa conférence de pre sse de fin d'année, le président a tiré les conclusions de sacinquième année à la présidence des USA. Avant d'aller chercher, plutôt épuisé, "sommeil et soleil " durantles deux semaines de vacances qui se profilent devant lui. Retour sur les dossiersdu président. OBAMACARE | Le 14 novembre, Barack Obama multipliait durant une conférence de presse les excuses pour les ratés de sa réforme de la santé, emblématique de saprésidence au point d'en porter son nom. L'assurance santé, qui vise à doter tout le pays d'unecouverture maladie, a bien été lancée après un passage en force au Sénat et àla Chambre. Mais le lancement de l'Obamacare est retombé comme un soufflélorsque le site du programme, sur lequel les américains devaient s'inscrirepour avoir accès au programme de "soins abordables ", a planté. Malconçu, le site n'arrivait à supporter qu'un nombre de connexions simultanées. Plusd'un mois après les premiers dysfonctionnements, le site plante toujoursrégulièrement. Un énième "nouveau départ " des inscriptions sera lancéle 1er janvier 2014.SHUTDOWN | A force de jouer à qui irait le plus loin, legouvernement américain a fermé boutique dans un "shutdown" aussimédiatisé que spectaculaire. Une fermeture partielle des services fédéraux durantdeux semaines qui a surpris les américains. "Espérons que, avec leshutdown, les gens ont compris la leçon en ce qui concerne les stratégiesjusqu'au-boutistes", a lancé le président. Le shutdown est en effet lepoint culminant de la bataille entre démocrates et conservateurs concernant lebudget de l'Etat. Les républicains, qui ont le contrôle de la Chambre desreprésentants, ont court-circuité tout projet de budget pour l'Etat jusqu'aushutdown. Un combat surtout mené par le Tea Party, mouvance ultraconservatricedu parti républicain.NSA | Les écoutes pratiquées à grande échelle par l'Agence deSécurité Nationale (NSA) et dénoncées en juin par Edward Snowden ont choqué,mais n'ont pas vraiment entamé le crédit porté à l'administration. C'estlorsque l'affaire s'est révélée être internationale que de nombreux mécontentsont fait savoir leur colère. Plusieurs dirigeants étrangers, dont AngelaMerkel, ont été très contrariés d'apprendre qu'ils étaient sur écoute. Par ailleurs, cette affaire a sans doute coûté un contrat aux USA. L'armée de l'air brésilienne n'a en effet par retenu la candidature de Boeing pour fournir des avions de chasse au Brésil.CROISSANCE | Ca y est, c'est reparti : l'économie sourit auprésident, creusant à nouveau l'écart avec les autres pays. En novembre 2013, les USA affichaient un tauxde chômage de 7%, son plus bas niveau en cinq ans. La croissance a repris etelle dépasse les prévisions : le troisième bilan de l'année du Bureau d'analyses économiques américain a vu le PIB croitrede 4,1% au lieu des 3.6% prévus, grâce à la hausse de la consommation des ménages.Une respiration pour le président Obama, qui rééquilibre son bilan annuel grâceau climat économique positif.A SUIVRE | Si le président s'accorde deux semaines de vacances ,il aura du pain sur la planche à son retour. 2014 sera "une année d'action ",a-t-il prophétisé. Au programme, de nouveaux acquis sociaux (obtenir du Congrèsun allongement de la durée d'indemnisation des chômeurs et un relèvement dusalaire minimum) qui vont encore faire grincer des dents du côté du GOP, lerelèvement du plafond de la dette à faire passer devant le Congrès, et une deses promesses de campagne, la réforme de l'immigration. Une autre source dedissension majeure dans l'opposition, entre élus à l'écoute de l'électoratlatino et des milieux d'affaires favorables à la régularisation des sans-papiers,et ceux qui ne veulent pas "gracier" les clandestins. La clé : reprendre le contrôle de la Chambre desreprésentants et garder le contrôle du Sénat lors des élections de mi-mandat,en octobre, pour contrôler les deux chambres du Congrès et faire passer lesréformes sans être bloqué par les Républicains.