Les cas de torture sont "monnaie courante" en Chine, selon Amnesty
"Le système pénal chinois s'appuie encore fortement sur les 'aveux' arrachés sous la torture et par le biais d'autres formes de mauvais traitements" , écrit Amnesty International dans ce rapport intitué "No End in Sight". L'ONG explique que les réformes pénales présentées par le gouvernement chinois comme des "avancées pour les droits humains" n'ont en réalité rien changé.
"Pour la police, obtenir des aveux reste la manière la plus simple d'obtenir une condamnation" , commente Patrick Poon, spécialiste de la Chine à Amnesty International.
"Tant que les avocats ne pourront faire leur travail sans craindre de représailles, la torture restera monnaie courante en Chine."
"Giflé et roué de coups"
Le rapport détaille les "méthodes" de la police chinoise : "Des passages à tabac, (...) de longues périodes de privation de sommeil et des restrictions d'eau et de nourriture." Tang Jitian, un ancien procureur et avocat de Pékin, raconte avoir été torturé par des membres des forces de sécurité en mars 2014. Son tort ? Avoir justement enquêté sur des cas de torture : "Ligoté à une chaise en fer, j'ai été giflé, roué de coups de pied dans les jambes et frappé à la tête à l'aide d'une bouteille en plastique remplie d'eau, avec une force telle que j'en ai perdu connaissance."
Sur les 37 avocats interrogés par Amnesty, 10 ont subi depuis 2010 des tortures ou d'autres formes de mauvais traitements. La Chine assure avoir pris des mesures pour limiter l'obtention d'aveux par la force, en installant, par exemple, des caméras dans les salles d'interrogatoires. Mais, selon l'ONG, "les responsables locaux du Parti communiste et la police continuent à tirer les ficelles du système judiciaire chinois. Malgré les efforts des avocats de la défense, de nombreuses plaintes pour torture sont tout simplement ignorées".
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