Les autorités ougandaises ont procédé à plusieurs arrestations après le double attentat qui a fait 76 morts à Kampala
Deux kamikazes ont participé aux attentats qui ont fait plus de 70 morts la semaine dernière à Kampala et une vingtaine de personnes, dont des Pakistanais, ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête sur ces attaques revendiquées par des islamistes somaliens, a déclaré dimanche la police ougandaise.
Le chef de la police a montré lors d'une conférence de presse des reconstitutions faciales des deux auteurs présumés des attentats, réalisées avec l'aide d'experts étrangers, et suggérant, selon lui, que l'un est d'origine somali et l'autre sans doute de type noir africain.
Plus de vingt personnes dont plusieurs Pakistanais ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête, a ajouté le chef de la police ougandaise. Parmi eux figurent plusieurs Pakistanais faisant partie d'un groupe de huit personnes, dont des Ougandais, qui tiennent un commerce dans la banlieue de Kampala. L'un des Pakistanais aurait été cité, dans un courriel envoyé par un porte-parole présumé des islamistes somaliens shebab, comme ayant des liens avec cette organisation.
Ces suspects "sont en train d'être interrogés" et "ils doivent s'expliquer" sur leur mise en cause, a commenté M. Kayihura.
Rappel des faits
Soixante-treize personnes ont été tuées dans les attentats survenus dans deux restaurants de Kampala, où des amateurs de football s'étaient réunis dimanche dernier pour assister à la finale du Mondial.
La police avait établi jusqu'à présent la participation d'un seul kamikaze alors que trois explosions ont retenti dans ces deux lieux publics. Elle a également retrouvé une ceinture d'explosifs, qui n'a pas été déclenchée pour une raison inconnue, dans un troisième lieu, une discothèque de Kampala.
Les attaques ont été revendiquées par les islamistes somaliens shebab, en représailles à l'implication militaire de l'Ouganda en Somalie dans le cadre de la force de paix de l'Union Africaine (Amisom).
Le spectre des Shebab ?
Le chef de la police ougandaise, Kale Kayihura, a lié ce double attentat aux menaces récentes des insurgés islamistes Shebab en Somalie de s'en prendre à l'Ouganda et au Burundi, les deux pays qui ont envoyé au total 6.000 soldats composer une force de paix de l'Union Africaine en Somalie (Amisom). Cette force de paix déployée depuis mars 2007, et qui a aujourd'hui pour principale mission de protéger le très fragile gouvernement provisoire installé depuis janvier 2009, est considérée comme une force d'occupation par les Shebab. Ces derniers contrôlent la plus grande partie de la Somalie et ont fait voeu d'allégeance à Al-Qaïda. Si toutefois les islamistes ont multiplié ces dernières années les attentats contre l'Amisom, ils n'avaient jusqu'à présent jamais mené des attaques au delà du sol somalien.
Ce double attentat apparait comme le plus meurtrier commis en Afrique de l'Est depuis les attaques suicide contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es Salaam perpetrés par des membres d'Al-Qaïda et qui avaient fait plus de 200 morts le 7 août 1998.
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