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Les anti-Moubarak ont maintenu la pression lundi au Caire, tandis que le gouvernement annonçait des mesures

Les contestataires ont jugé insuffisantes les propositions de réformes présentées à l'issue du dialogue entamé dimanche entre le pouvoir et l'opposition.Le nouveau gouvernement a approuvé une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires ainsi que des retraites des militaires et des civils, et a raccourci le couvre-feu d'une heure.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Place Tahrir au Caire, lundi matin au 14e jour des manifestations appelant à la démission du président Hosni Moubarak (AFP PHOTO/ PATRICK BAZ)

Les contestataires ont jugé insuffisantes les propositions de réformes présentées à l'issue du dialogue entamé dimanche entre le pouvoir et l'opposition.

Le nouveau gouvernement a approuvé une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires ainsi que des retraites des militaires et des civils, et a raccourci le couvre-feu d'une heure.

Ces augmentations entreront en vigueur à partir du 1er avril.

Cette annonce n'a néanmoins pas apaisé la colère des protestataires. De nouvelles manifestations sont prévues mardi dans les grandes villes, et la place Tahrir, devenue un symbole de la contestation au Caire, restait occupée par des milliers de manifestants dans la soirée, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le gouvernement a approuvé également la création d'un fonds à hauteur de cinq milliards de livres (840 millions de dollars) pour compenser les propriétaires de commerces, d'usines et de voitures victimes de vol, de pillage et de vandalisme au cours du mouvement de révolte.

Par ailleurs, les autorités ont de nouveau écourté le couvre-feu qui est désormais en vigueur de 20h à 06h (18h GMT à 04h GMT). Le couvre-feu imposé le 28 janvier débutait jusque-là à 19h (17h GMT).

Le début de dialogue ne convainc par les contestataires
Dimanche, le vice-président Omar Souleiman a entamé un dialogue politique historique avec plusieurs groupes d'opposition, dont les Frères musulmans. Ces derniers dénoncent l'insuffisance des réformes proposées.

De leur côté, les groupes de jeunes à l'origine du soulèvement ont formé une coalition dimanche. Nombre d'entre eux disent ne rien attendre des consultations engagées entre le pouvoir et l'opposition car "nous ne reconnaissons pas ce gouvernement". Ils ont promis de ne pas quitter l'emblématique place Tahrir du Caire tant que le président n'aura pas démissionné.

Les opposants prévoient de nouveaux rassemblements mardi et vendredi au Caire, et les manifestants continuent à descendre dans les rues, en moins grand nombre, à Alexandrie et à Suez.

Les opposants bloquent un bâtiment administratif
Lundi matin, des manifestants ont empêché des fonctionnaires d'accéder à la "Mugama", un imposant édifice gouvernemental fermé depuis le 25 janvier, qui héberge des milliers de fonctionnaires.

Postés aux entrées, les manifestants ont empêché l'accès aux employés et aux personnes venues effectuer des démarches administratives.

La vie reprend son cours normal au Caire
Une forme de lassitude semble toutefois perceptible dans la population après deux semaines de paralysie de la vie publique.

L'activité a repris dans une grande partie du pays, les commerces et les banques ont rouvert depuis dimanche. La capitale commence à renouer avec ses terribles embouteillages.

Fermée le 27 janvier, la Bourse du Caire rouvrira dimanche prochain, a déclaré un responsable de la place financière. La livre égyptienne est à un plus bas de six ans.

Un cadre de Google relâché
Par ailleurs, un cadre égyptien du géant américain de l'internet Google, Wael Ghoneim, arrêté durant les manifestations antigouvernementales le 28 janvier, a été relâché lundi.

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