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Le travail des enfants dans le monde

215 millions d'enfants à travers le monde sont obligés de travailler, ce qui est à la fois une cause et une conséquence de la pauvreté, et compromet leur éducation et leur sécurité. L’Unicef estime à 150 millions le nombre d'enfants entre 5 et 14 ans soumis à un régime de travail forcé en violation de leurs droits fondamentaux.
Article rédigé par Jean Serjanian
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un enfant équatorien, dans la région de Imbabura, transporte du fourrage sur un engin de sa fabrication. (AFP PHOTO/ONLY FRANCE/ Dan Shannon )

Une majorité de ces enfants sont exposés aux pires formes de travail, comme esclaves, ou évoluant dans un environnement dangereux, ou encore dans des activités illicites (trafic de drogue, prostitution), voire des conflits armés.

Pour mettre en lumière leur calvaire, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a lancé en 2002 une Journée mondiale contre le travail des enfants, observée chaque 12 juin, et destinée à faire le bilan de la lutte contre ce fléau.


« Enfants forçats », un documentaire de Hubert Dubois sur le travail des enfants (02min25s)

INA, le 29 mai 2012


Entretien avec Hubert Dubois et son assistante Alice Doyard (19min18s)

INA, le 5 juin 2012
 

Action internationale
Le Programme international pour l’élimination du travail des enfants (IPEC) de l’OIT a été créé en 1992 avec comme objectif global l’élimination progressive du travail des enfants. Opérationnel dans 88 pays, l’IPEC est le plus important programme en son genre dans le monde et le plus gros programme opérationnel de l’OIT.

De nombreux pays sont directement concernés par cette question  : en Asie, l’Inde, le Pakistan et la Chine en particulier; l'Afrique, les pays d’Amérique Latine et même les Etats-Unis où les petits Latinos sont employés dans les grandes exploitations agricoles. La liste est loin d’être exhaustive, malgré l’engagement pris par la quasi-totalité des Etats qui, en ratifiant la convention N°182 du Bureau Internationale du Travail sur les pires formes de travail des enfants et la convention N°138 sur l’âge minimum à l’emploi, ont mis en place des programmes d'action et fixé un objectif : l'élimination en 2016 de toutes les pires formes de travail des enfants.

L'agriculture principale secteur concerné
A l'échelle mondiale, l'agriculture, y compris l'élevage du bétail, la pêche et la sylviculture, reste de loin le secteur où l'on trouve le pourcentage le plus élevé d'enfants astreints au travail, soit 60% des effectifs des enfants concernés.

Dans son Rapport global 2010 sur le travail des enfants, le Bureau international du Travail (BIT) indique que le nombre mondial des enfants qui travaillent a reculé de 222 à 215 millions, soit une baisse de 3%, au cours de la période 2004 à 2008.

Cette modeste avancée masque néanmoins un «ralentissement du rythme de réduction à l’échelle globale». De nouvelles statistiques publiées le 1er juin 2012 ont montré, de plus, qu’environ 5 millions d’enfants sont victimes du travail forcé, notamment d’exploitation sexuelle à des fins commerciales ou de servitude pour dettes, et ce chiffre est sans doute sous-estimé.

Faute d’un engagement plus ferme, l’objectif d'éradiquer les pires formes de travail des enfants d’ici 2016 ne sera pas atteint si les pays ne redoublent pas d'efforts pour lutter contre le travail des enfants dans l'agriculture, met également en garde la FAO. La Journée mondiale de 2012 mettra l’accent sur le chemin qui reste à parcourir pour faire de la Feuille de route une réalité et «traduire l'engagement en action».

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