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Le trafiquant d'armes russe présumé a été extradé, mardi, de Thaïlande vers les Etats-Unis

A l'issue d'une opération menée tambour battant, Viktor Bout a été conduit dans une prison de haute sécurité de Manhattan (New York). Il plaide non coupableMoscou a dénoncé mardi une extradition "illégale", dénuée "d'explication rationnelle" et dictée par une "pression sans précédent" de Washington.
Article rédigé par France2.fr
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Deux hommes escortent Viktor Bout à l'aéroport de Bangkok, durant son extradition (16/11/2010) (AFP / local press)

A l'issue d'une opération menée tambour battant, Viktor Bout a été conduit dans une prison de haute sécurité de Manhattan (New York). Il plaide non coupable

Moscou a dénoncé mardi une extradition "illégale", dénuée "d'explication rationnelle" et dictée par une "pression sans précédent" de Washington.

L'ancien pilote de l'armée soviétique, surnommé "le marchand de mort", a été extradé mardi par la Thaïlande et mis à bord d'un avion de l'administration antidrogue américaine (DEA) à destination des Etats-Unis. Il a été escorté à l'aéroport domestique de Bangkok sous surveillance de commandos de la police et de tireurs embusqués.

Bout, 43 ans, a plaidé non coupable mercredi devant la juge Shira Scheindlin qui a ordonné son incarcération sans possibilité de caution. La justice américaine l'accuse d'avoir, par son trafic, nourri des conflits et alimenté le terrorisme à travers le monde. Il risque de 25 ans de prison à l'emprisonnement à vie. Sa prochaine comparution devant le tribunal fédéral de Manhattan a été fixée au 10 janvier.

"Viktor Bout a été inculpé aux Etats-Unis, mais les activités de trafic d'armes dont il est soupçonné ainsi que le soutien aux conflits armés en Afrique ont préoccupé le monde entier. Son extradition est une victoire pour l'Etat de droit dans le monde entier", a indiqué dans un communiqué le ministre américain de la Justice, Eric Holder.

Bout avait été arrêté à Bangkok en 2008 après avoir rencontré des agents américains qui s'étaient fait passer pour des responsables de la guérilla colombienne des Farc. A Bogota, le président colombien Juan Manuel Santos a déclaré à la presse que Bout "doit payer".

La Russie a vivement réagi à cette extradition qui constitue, selon elle, une "extrême injustice", assurant qu'elle "continuera de le soutenir par tous les moyens", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. "Il n'y a aucun doute que l'extradition illégale de V.A. Bout résulte des pressions politiques sans précédent des Etats-Unis sur le gouvernement et les autorités judiciaires de Thaïlande." Pour des analystes, la colère de Moscou illustre ses craintes de voir certains secrets tomber entre les mains de Washington, en pleine relance des relations bilatérales.

L'épouse du trafiquant présumé a dénoncé de son côté, auprès de l'AFP, une procédure illégale, jugeant que son mari était la victime d'un jeu diplomatique entre Russie et Etats-Unis. "La décision du gouvernement thaïlandais est totalement contraire aux procédures légales et à la loi", a protesté Alla Bout à Bangkok après le départ de son mari.

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