Le Soudan du Sud au bord de la guerre civile
Les images des cérémonies d'indépendance du plus jeune des Etats africains ne sont pas encore effacées. Ce 9 juillet 2011, toute la communauté internationale s'était donné rendez-vous, au son des hymnes, sur la terre couleur de sable de Juba, la nouvelle capitale. L'Oncle Sam faisant office de fée au bord du berceau du Sud-Soudan.
Les tensions qui couvaient déjà dans ce pays lui-même né d'une guerre civile de 40 ans avec le régime du nord, celui de Khartoum, ont éclaté en affrontements la semaine dernière. D'un côté, le gouvernement dirigé par Salva Kiir, de l'autre l'ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet dernier.
Evasion en bateau sur le Nil
Une lutte politique sur fond de tensions inter-ethniques entre les Dinka, dont est issu le président, et les Nuers, d'où vient Riek Machar. Des combats ont eu lieu dans la capitale, Juba, et dans la ville de Bor, à 200 km au nord. Riek Machar y aurait été impliqué, mais il serait parvenu à s'échapper en bateau sur le Nil. La ville de Bentiu, capitale de la province pétrolifère d'Unity, serait, elle, tombée entre les mains d'un commandant affilié à Riek Machar. Mais selon le gouvernement, la production pétrolière n'est pas touchée pour l'instant.
Hollywood s'émeut
Comme la communauté internationale et les Etats africains, les Etats-Unis ont demandé la fin des combats. Les ressortissants américains ont été évacués vers Juba et Barack Obama a annoncé l'envoi d'une centaine de soldats en mission de sécurisation des intérêts américains. Mais il n'envisage pas, semble-t-il, un déploiement de forces militaires dans ce pays que les Etats-Unis ont contribué à faire naître.
Le Soudan du Sud est "au bord du précipice ", s'est alarmé le président américain. Il prévient qu'en cas de coup d'Etat de Riek Machar, l'appui diplomatique et économique crucial des Etats-Unis cesserait. Même des vedettes d'Hollywood se mobilisent autour du Soudan du Sud, comme Georges Clooney et Mia Farrow.
L'ex-ambassadeur de France au Soudan, Michel Raimbaud, ne croit pas aux motivations humanitaires américaines. Pour lui, Washington est essentiellement motivé par "des considérations stratégiques et pétrolières " dans cette affaire. Ce que des analystes américains nient en soulignant que les Chinois sont plus présents dans l'industrie pétrolière du pays.
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