Le Sénat vote à son tour la pénalisation de la négation des génocides
Le vote du Sénat ce soir a définitivement inscrit dans la loi française la pénalisation de la négation des génocides, et notament le génocide des Arméniens par la Turquie en 1915. Un vote sans surprise malgré un débat plus long qu'à l'Assemblée nationale, car de nombreux orateurs hostiles au texte - qui prévoit un an prison et 45.000 euros d'amende au maximum - sont montés à la tribune. La haute assemblée a tout de même voté à 127 voix pour et 86 contre, en faveur de la proposition de loi de la députée UMP Valérie Boyer. Mais seulement 237 sénateurs, sur 347, ont pris part au vote.
Jusqu'ici, seule la négation de la Shoah était interdite par la loi. De fait, la Turquie est donc la principale visée par le nouveau texte. Et la réaction n'a pas tardé. Ankara, par la voix de son ministre de la Justice, Sadullah Ergin, a fustigé un "manque total de respect " et une "grande injustice ". Et la Turquie a menacé de représailles permanentes.
Opposants et partisans du texte n'ont pas faibli, toute la journée devant le palais du Luxembourg, à l'appel d'associations franco-arméniennes et franco-turques, séparées par un cordon de policiers. Fait rare, des gardes républicains filtraient même les entrées du côté des agents du Sénat. Les ambassadeurs à Paris de la Turquie, Tahsin Burcuoglu, et de l'Arménie, Vigen Tchitetchian avaient notamment pris place dans les tribunes.
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