Le réseau islamiste Al-Qaïda est une nébuleuses aux nombreuses ramifications régionales
L'organisation, dont le chef lors d'une opération commando américaine, emploie toute son énergie au jihad (guerre sainte) contre les Etats-Unis et leurs alliés.
Elle a planifié ou inspiré des dizaines d'attaques dans le monde depuis le 11 septembre 2011.
Constitué d'anciens moujahidine qui avaient combattu les Soviétiques en Afghanistan de 1979 à 1989, le noyau dur d'Al Qaïda était dirigé par . Il était pour ses partisans l'inspirateur plutôt que l'organisateur des attentats, tandis que son bras droit, Ayman al-Zawahiri, est considéré comme le cerveau du réseau. L'Egyptien, numéro deux du réseau, est en fuite.
On situe généralement les débuts de la formation du réseau Al Qaïda ("la base" en arabe) vers 1988, un an avant le retrait soviétique d'Afghanistan. Mais c'est seulement quatre plus tard que les services occidentaux commencent à faire le rapprochement entre l'organisation et des attaques contre les forces US en Arabie Saoudite, au Yémen et en Somalie.
La guerre du Golfe (1991), marquée pour lui par le déploiement massif de soldats américains "impies" dans la péninsule Arabique, terre natale de Mahomet, est un tournant pour Oussama Ben Laden.
En mai 1998, lors d'une conférence de presse dont des extraits ont été diffusés en août 2002, Oussama Ben Laden déclarait avoir formé un front "pour mener le jihad contre les croisés et les juifs" et tuer les Américains.
Réfugié dès 1996 en Afghanistan, base arrière d'Al Qaïda, son chef, devenu "hôte d'honneur" des talibans, y avait installé ses camps d'entraînement par lesquels passaient tous les candidats au jihad.
Dans la longue liste des attentats attribués à Al Qaïda ou que le réseau a revendiqués, figurent notamment deux attentats contre des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie (224 morts en 1998), celui de Bali (202 morts en 2002), les attentats de mars 2004 à Madrid (191 morts et près de 2.000 blessés) et ceux de Londres en juillet 2005 (56 morts et 700 blessés).
Un réseau décentralisé
Al-Qaïda opère de manière de plus en plus décentralisée depuis des années. Près de dix ans après les attentats du 11 septembre 2001 l'organisation s'est fragmentée en un réseau mondial de groupes indépendants les uns des autres, et pour lesquels Ben Laden était surtout un symbole.
Au niveau régional, Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) est solidement implanté au Yémen, berceau de la famille Ben Laden. Cette branche est née de la fusion en janvier 2009 des branches saoudienne et yéménite. Elle serait responsable de l'attentat, en 2000, contre le destroyer USS Cole, au mouillage à Aden (17 marins américains tués).
Au Maghreb, Aqmi s'est illustré par des enlèvements d'Occidentaux. La branche maghrébine retient notamment quatre Français en otages depuis le raid mené en septembre dernier contre la ville d'Arlit, dans le nord du Niger.
En 2007, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, qui a fait allégeance à Oussama ben Laden, s'est renommé "Mouvement d'Al-Qaïda au pays (région) du Maghreb islamique" (Aqmi). Aqmi opère dans le Sahel sur une vaste zone partagée par l'Algérie, le Niger, la Mauritanie et le Mali.
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