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Le Qatar placé en quarantaine par ses voisins du Golfe

Tour à tour, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rappelé leur ambassadeur en poste à Doha. Ils lui reprochent de soutenir activement la mouvance islamiste. A moins qu'il ne s'agisse d'une lutte pour la suprématie au sein du Conseil de coopération du Golfe. Quoi qu'il en soit, c'est la plus grave crise diplomatique depuis la création de ce Conseil, en 1981.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

Ce qui est sûr, c'est que le guide spirituel des Frères musulmans, Youssef al-Qaradaoui, a trouvé refuge au Qatar. Et que le prédicateur islamiste accuse régulièrement les Emirats arabes unis d'hostilité envers les Frères musulmans. Il y a aussi le rôle joué par Al-Jazeera dans les printemps arabes, qui exaspère les pays de la région... Al-Jazeera, accusée par l'Egypte et l'Arabie saoudite, d'être ouvertement favorable aux Frères, et hostile à l'actuel pouvoir en place.

Bref, le feu couvait sous la cendre depuis un moment. Mercredi, tour à tour, l'Arabaie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rappelé leur ambassadeur en poste à Doha. Le Qatar se refuse à faire de même, pour l'instant.

C'est le plus important incident diplomatique depuis la création du Conseil de coopération du Golfe, en 1981. A l'époque, les pétromonarchies s'étaient unies pour faire face à l'influence grandissante de l'Iran. Le sujet est toujours d'actualité : Téhéran est accusée aujourd'hui d'attiser la contestation des minorités chiites...

Les Frères musulmans dans le collimateur

Le Qatar, lui, est donc accusé aujourd'hui de soutenir activement la mouvance islamiste. Les Frères musulmans en Egypte, donc, notamment. Contrairement aux autres pays du Golfe.

Les ministres des Affaires étrangères du CCG se sont réunis en urgence mercredi, à Ryad. Ils n'ont pu que constater que le Qatar n'a pas changé l'orientation de sa politique, et ont donc rappelé leur amabassadeur pour faire pression.

Les Frères musulmans sont d'ailleurs, plus largement, dans le collimateur des pays du Golfe : des dizaines de ces membres ont ainsi été condamnés à de la prison aux Emirats.

Mais la crise actuelle aurait peut-être des origines un peu cachées : l'Arabie saoudite, qui est le plus gros pays du Golfe, voit d'un très mauvais oeil sa perte d'influence diplomatique au profit du Qatar. Qui marque des points avec Al-jazeera notamment.

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