Le procès du Dr Murray a débuté il y a 5 semaines. Le chanteur semblait connaître les risques du médicament.
Conrad Murray est-il responsable de la mort du roi de la pop ? Le procès qui a débuté il y a cinq semaines tente de lever le voile sur cette mort, irréelle, pour nombre des fans du chanteur.
Michael Jackson est mort d'une grave "intoxication" au propofol, un puissant sédatif qu'il utilisait à domicile comme somnifère, le 25 juin 2009. Le procès met en exergue le fait que le chanteur ait eu connaissance des dangers de cet anesthésique général intraveineux, à plusieurs reprises, interpellé par son infimière spécialisée dans la nutrition et les médecines douces.
Cherilyn Lee, qui avait commencé à traiter le chanteur en février 2009, a déclaré que Michael Jackson lui avait fait part en avril 2009 de ses problèmes d'insomnie et de son souhait de se faire administrer du Diprivan, la marque sous laquelle est commercialisé le propofol. "Il m'a dit : J'ai des problèmes pour dormir. Je dois pouvoir dormir dans l'instant. Et la seule chose qui peut m'aider est le Diprivan", a-t-elle dit.
Cherilyn Lee a affirmé qu'elle ignorait ce qu'était le propofol quand le chanteur lui en a parlé. Elle a téléphoné à un médecin, qui lui a expliqué qu'il s'agissait d'un sédatif utilisé en milieu hospitalier et a informé Michael Jackson que son usage était dangereux à domicile. "Il m'a dit que les docteurs lui avaient assuré que c'était sûr et qu'il n'y aurait pas de problèmes tant qu'il était surveillé", a-t-elle déclaré.
Le procureur David Walgren a ainsi demandé à Mme Lee : "Vous a-t-il dit : J'ai juste besoin de quelqu'un pour me surveiller avec le matériel (adéquat) pendant que je dors ?". "C'est exactement ce qu'il a dit", a répondu Mme Lee, au bord des larmes, devant le visage grave des Jackson présents dans la salle.
Cherilyn Lee, mardi lors de la cinquième semaine de procès.
L'infirmière, qui refuse de lui fournir le sédatif, informe alors le chanteur de ses nombreux effets secondaires. Le 19 avril, elle lui donne un traitement de médecine douce, dans l'espoir de le faire dormir. Elle reste à ses côtés et constate qu'il se réveille vers 03h00 du matin. "Il n'était pas très content", dit-elle. Cherilyn Lee quitte le manoir du chanteur et n'y reviendra plus.
Début mai, soit quelques jours plus tard, le Dr Murray devenait le médecin officiel de la star et, selon ses déclarations à la police, allait lui administrer du propofol en intraveineuse presque quotidiennement. Témoin de la défense, Cherilyn Lee a contribué à étayer la thèse des avocats du Dr Murray, qui veulent prouver que Michael Jackson était dépendant du propofol, et cherchait à s'en procurer par tous les moyens. Selon eux, le chanteur lui-même s'est administré une dose supplémentaire et mortelle de l'anesthésiant le matin de sa mort.
Le procureur David Walgren soutien fermemement depuis le début du procès sa ligne d'accusation, selon laquelle le Dr Murray (docteur personnel du chanteur), poursuivi pour homicide involontaire, a "abandonné son patient" et fait preuve de "graves négligences" vis à vis du médicament prescrit, malgré un salaire mensuel de 150.000 dollars.
Depuis le début du procès, une trentaine de personnes se sont succédés à la barre. Les attaques les plus vives sont venues du corps médical, qui a répété à l'envi la longue liste des fautes professionnelles du Dr Murray, globalement dépeint comme un incompétent.
Selon le Dr Steven Shafer, anesthésiste et spécialiste mondialement reconnu du propofol, le Dr Murray a administré au chanteur quatre fois plus de propofol qu"il ne l"a reconnu, soit 100 mg.
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