Le président a prévenu que les Occidentaux s'exposeraient à un "séisme" au Proche-Orient s'ils intervenaient en Syrie.
Dans un entretien au journal britannique Sunday Telegraph, Bachar al-Assad évoque le printemps arabe. Confronté à une vaste rébellion depuis sept mois, le président syrien affirme que son pays est « complètement différent de l"Egypte, de la Tunisie ou du Yemen. »
"Voulez-vous connaître un nouvel Afghanistan ou même des dizaines d'Afghanistan ? La Syrie n'hésitera pas à embraser toute la région. Si l'idée est de diviser la Syrie, cela reviendra à diviser toute la région". Dans cet entretien à la presse britannique, les menaces à l"égard de l"Occident sont claires : toute intervention en Syrie pourrait conduire à un vaste conflit dans la région.
Le président syrien souligne en effet que son pays est « un élément central » dans la région, dont l"histoire et la politique sont « différentes » des autres pays confrontés au printemps arabe. Le chef de l"Etat syrien se dit conscient que les pays occidentaux vont « faire monter la pression », mais il avertit qu"il « existe une ligne de faille et si vous jouez avec la Terre vous risquez de provoquer un séisme ».
Cette déclaration intervient à la veille d'une rencontre entre les ministres de la Ligue arabe et des dirigeants syriens à Doha, capitale du Qatar, pour tenter d'instaurer un dialogue entre le gouvernement de Damas et les opposants. Selon les estimations de l'Onu, environ 3.000 personnes dont 200 enfants ont péri depuis le début du soulèvement populaire au mois de mars. Les autorités syriennes affirment que ces troubles sont l'œuvre de bandes armées qui ont tué 1.100 soldats et policiers.
Selon des opposants, les forces syriennes de sécurité ont tué au moins 50 civils au cours des dernières 48 heures tandis que les déserteurs ont tué au moins 30 soldats dans des affrontements survenus dans la ville d'Homs et dans la province d'Idlib dans le nord du pays, samedi.
Assad reconnaît que son gouvernement a commis de nombreuses erreurs au début de l'insurrection mais que désormais la situation est en voie d'amélioration. "Six jours après le début des manifestations, j'ai entamé des réformes. Lorsque nous avons commencé à annoncer des réformes, les problèmes ont commencé à décroître. La vague a commencé à refluer. Les gens ont commencé à soutenir le gouvernement", a-t-il affirmé.
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