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Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé lundi que la construction à Jérusalem se poursuivrait

Cette déclaration, prononcée devant les parlementaires de son parti, le Likoud (droite), suit l'annonce du ministre israélien de l'Intérieur d'un projet de construction de 1.600 logements à Jérusalem-est.Le porte-parole du département d'Etat US, Philip Crowley, a déclaré qu'Israël est "un allié stratégique des USA et le restera".
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La ville de Jérusalem

Cette déclaration, prononcée devant les parlementaires de son parti, le Likoud (droite), suit l'annonce du ministre israélien de l'Intérieur d'un projet de construction de 1.600 logements à Jérusalem-est.

Le porte-parole du département d'Etat US, Philip Crowley, a déclaré qu'Israël est "un allié stratégique des USA et le restera".

"La construction continuera à Jérusalem, comme cela a été le cas pendant ces 42 dernières années", depuis la conquête et l'annexion par Israël de Jérusalem-est en 1967, a déclaré M. Netanyahu. "Le gel de dix mois de la construction en Judée-Samarie (nom biblique de la Cisjordanie) prendra fin à l'échéance prévue", a-t-il ajouté, en référence au moratoire partiel et temporaire sur la colonisation juive en Cisjordanie occupée annoncé fin novembre.

Tensions avec les Etats-Unis
Israël est plongé dans la pire crise de confiance depuis des décennies avec son grand allié américain. La crise a éclaté quand le ministère israélien de l'Intérieur a annoncé, durant la visite la semaine dernière du vice-président américain Joe Biden, un projet de construction de 1.600 logements à Ramat Shlomo, un quartier juif orthodoxe à Jérusalem-est, un secteur à majorité arabe annexé en 1967.

Lundi soir, cependant, le porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, a déclaré qu'Israël est "un allié stratégique des Etats-Unis et le restera". Malgré la question des colonies, "notre engagement envers la sécurité d'Israël reste inflexible", a-t-il souligné avant d'indiquer que les Etats-Unis attendaient toutefois "une réponse formelle" d'Israël à leurs critiques envers de nouvelles constructions à Jérusalem.

Outre l'"humiliation" ressentie par le principal allié d'Israël, l'annonce a exaspéré les Palestiniens et suscité les condamnations de la communauté internationale qui ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-est.

Dans un discours prononcé lundi au Caire devant des responsables de la Ligue arabe, la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a qualifié ce projet d'illégal et qu'il compromet la relance des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens.

"Calme" et "sang-froid", réclamé officiellement par Netanyahu
"A la lecture des journaux, je propose qu'on ne se laisse pas emporter et qu'on se calme. Nous savons traiter ce genre de situations avec sang-froid", a déclaré dimanche M. Netanyahu, au début de la réunion hebdomadaire du cabinet.

"Il s'agit d'une erreur regrettable mais non intentionnelle, qui ne doit pas se reproduire", a-t-il reconnu, après avoir mis en place une commission administrative chargée d'enquêter sur les ratés de la visite de M. Biden.

Enfonçant le clou, l'administration américaine a renouvelé ses critiques dimanche, qualifiant l'initiative de "destructrice" pour le processus de paix au Proche-Orient.

"Cela a sapé la très fragile tentative d'amener la paix", a jugé le principal conseiller de Barack Obama, David Axelrod, sur CNN.

"Crise très sérieuse" sans surprise
Pour les analystes et éditorialistes israéliens, "la crise longtemps attendue entre Israël et les Etats-Unis depuis que Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions (le 1er avril 2009) a finalement éclaté". Selon eux, M. Netanyahu a voulu jouer au plus fin entre l'aile droite de sa coalition, attachée à la colonisation, et les Etats-Unis, qui veulent une relance du processus de paix, mais il a échoué pitoyablement.

"Il s'agit d'une crise très sérieuse. Durant sa première année au pouvoir, Netanyahu a très finement manoeuvré, comme un funambule sur son fil. Mais cette fois, il est tombé", estime Alon Liel, un ex-directeur des Affaires étrangères.

Vendredi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait, lors d'un entretien téléphonique de près d'une heure avec M. Netanyahu, employé des mots très durs pour condamner l'attitude israélienne jugée "profondément négative" envers Washington.

Pour tenter de calmer le jeu, le Premier ministre a exprimé ses regrets, uniquement sur le moment choisi pour annoncer ce projet. Mais il n'est pas revenu sur sa politique de colonisation.

Il a contacté samedi ses alliés européens les plus proches, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, les assurant qu'il n'y avait pas "d'accélération de la colonisation".

Graphique interactif sur la colonisation à Jérsusalem-est, après l'annonce mardi de la construction de 1.600 nouveaux logements dans le secteur oriental à majorité arabe de la ville sainte.

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