Le Polisario a demandé une enquête de l'Onu sur les incidents qui se sont produits le 8 novembre à Laayoune
Les indépendantistes sahraouis affirment que les violences ont coûté la vie à de nombreux civils.
Les incidents se sont produits dans la principale ville du Sahara occidental après le démantèlement par les forces de l'ordre marocaines d'un campement illégal à la lisière de la ville.
Des émeutes se sont produites à la suite du démantèlement. Les premiers affrontements ont éclaté dans le camp avant de gagner Laayoune, où des bâtiments publics notamment ont été incendiés.
Le bilan officiel fait état de 12 morts, 10 parmi les forces de l'ordre et deux civils, ainsi que d'une centaine d'arrestations.
Dans une lettre adressée lundi au président du Conseil de sécurité, le représentant du Polisario, Ahmed Boukhari, affirme que plus de 36 Sahraouis ont été été tués et que 163 autres ont été détenus.
Le délégué sahraoui souhaite que le Conseil dépêche au Sahara occidental une mission d'information "afin de procéder à un compte-rendu autorisé des événements de la semaine dernière". Il s'agirait d'établir si le démantèlement du campement a violé le cessez-le-feu de 1991, conclu sous le patronage de l'Onu, entre le Maroc et le Polisario. 15.000 Sahraouis s'y étaient installés à la mi-octobre pour protester contre leurs conditions de vie et demander des emplois et de meilleurs services.
Le Front Polisario accuse Rabat d'avoir fait des "dizaines" de morts et plus de 4.500 blessés au cours des violences qui ont suivi le démantèlement du camp, à Laayoune et à Smara, autre ville importante du territoire.
De leur côté, les ministres marocains de l'Intérieur et des Affaires étrangères, Taiëb Cherkaoui et Taiëb Fassi Fihri, ont tenu, fait sans précédent, une conférence de presse commune pour diffuser et commenter une vidéo tournée par la police marocaine et montrant au moins un policier en train de se faire massacrer.
Le Front Polisario milite depuis 35 ans pour l'indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975. Il réclame un référendum d'autodétermination, envisagé par l'Onu et sans cesse repoussé.
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