A 83 ans, le pape a tenu àeffectuer ce voyage, peut-être le plus délicat de son pontificat. Trois joursau Liban pour remettre la "feuille de route" pour les chrétiens duMoyen-Orient. Même si Benoit XVI se défend de venir délivrer un message politique, ilne pourra pas faire l'impasse sur le conflit syrien, qui se déroule à quelqueskilomètres de Beyrouth. Le pape lancera un appel aux chrétiens pour résister àla tentation de l'exil, accentuée depuis le début du Printemps arabe en 2011. LaSyrie pourrait perdre la moitié de ses chrétiens, l'Eglise craignant unscénario à l'Irakienne où plus d'un demi millions de chrétiens ont fui le paysdepuis le début de l'intervention américaine.Peur des chrétiens libanaisLa dernière visite d'un papeau Liban remonte à 1997 sous le pontificat de Jean-Paul II. Aujourd'hui, les chrétiens du Liban, qui représentent 34% de la population,attendent le soutien de Benoit XVI. "Avec tout ce qui se passedans la région, c'est vraiment le moment d'une visite pour nous dire de lutter pourrester ici au Moyen-Orient" , raconte une chrétienne libanaise à la sortied'une église de Beyrouth, "on aimerait vivre en paix entre chrétiens etmusulmans" , confie une autre." Sans les chrétiens, leLiban n'existe pas " (Cheick libanais)Un des moments forts de lavisite du Pape sera la rencontre avec les jeunes, chrétiens et musulmans,samedi à 15h à Bkerké, siège patriarcal maronite. Si la situation régionalealimente la peur de la communauté chrétienne, le Liban reste pourtant unmodèle. C'est en effet le seul état du Moyen-Orient à avoir inscrit le multi-confessionnalismedans sa constitution. Le Cheick Mohammed Noukari, directeur du Conseilcommunautaire sunnite, espère que le Pape saura rassurer ses fidèles et surtoutles jeunes car pour lui, "sans les chrétiens, le Liban n'existe pas" .Sécurité autour de la visitedu papeSur la route de l'aéroport, lesdrapeaux aux couleurs du Vatican flottent depuis quelques jours. Pour accueillirle pape, des panneaux géants ont également été installés partout dans Beyrouthavec un message de bienvenue en plusieurs langues.Des mesures de sécurité ontété prises, "l'armée libanaise sera mobilisée" explique lecoordinateur général de la visite du pape, "la police, les servicessecrets libanais, la sécurité du Vatican, toutes ces instances ont œuvré ensemblepour assurer que la visite du pape n'ait pas de faille" . Et, faitrarissime dans ce pays connu pour être un supermarché de l'armement, l'armée agelé tous les permis de port d'armes, sauf pour ceux qui accompagnent lespersonnalités religieuses et politiques.