Le nord du Mali sous la coupe des islamistes
Les yeux du monde se sont braqués sur le Mali le 30 juin dernier quand un groupe islamiste armé a détruit trois mausolées de saints musulmans à Tombouctou. Puis ces hommes ont poursuivi leurs destructions de biens religieux et fini de chasser les derniers rebelles touaregs de leur tout dernier bastion d'Ansogo, à une centaine de kilomètres de Gao. Les voilà donc seuls maîtres de toute une région.
Pourtant, c'est bien avec les touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) que ces islamistes (le groupe Ansar Dine et quelques membres d'Al-Qaïda au maghreb islamique) ont commencé leur offensive contre le nord du pays dès le début de l'année 2012.
Petit à petit, ces alliés de circonstance prennent le contrôle de villages de brousse, puis de la ville de Kidal le 30 mars et de Gao, deuxième ville du Nord, le 31. Mais la rupture s'opère quelques jours plus tard, quand les rebelles touaregs s'emparent de Tombouctou -dernier verrou de la région tenu par les forces gouvernementales- avant d'en être chassés le lendemain par Ansar Dine. Tombouctou devient alors "une ville fantôme, désertée ", raconte la semaine dernière sur France Info, Moussa Kaka, reporter de RFI.
Le fouet pour les fumeurs ou les couples illégitimes
Face à cette avancée, le pouvoir malien est impuissant. Diminué depuis le coup d'État militaire en mars contre l'ancien président Amadou Toumani Touré. Quasi moribond désormais à l'image de son président par intérim agressé par des manifestants le 21 mai et aujourd'hui en convalescence... en France.
Dans cette vaste région "à l'abandon " selon le voyagiste Maurice Freund, grand connaisseur du Mali, les islamistes ont désormais les mains totalement libres. Libres d'imposer la charia aux habitants. Par exemple en fouettant publiquement les fumeurs, les buveurs d'alcool ou les couples non mariés.
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