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Le mouvement islamiste a catégoriquement refusé dimanche le candidat du Fatah comme chef d'un gouvernement d'union

Salam Fayyad, un indépendant, ancien économiste à la Banque mondiale et actuel chef du gouvernement de l'Autorité palestinienne, a été désigné samedi soir par le comité central du Fatah pour diriger une coalition Fatah-Ammas. Une nomination qui intervient après des semaines de délibérations.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le premier ministre de l'Autorité palestienne, Salam Fayyad, à Ramallah le 10 mai 2011 (AFP - ABBAS MOMANI)

Salam Fayyad, un indépendant, ancien économiste à la Banque mondiale et actuel chef du gouvernement de l'Autorité palestinienne, a été désigné samedi soir par le comité central du Fatah pour diriger une coalition Fatah-Ammas. Une nomination qui intervient après des semaines de délibérations.
Les discussions prévues mardi au Caire entre les deux mouvements sur la formation du chef de cet exécutif transitoire et l'application des autres clauses de l'accord de réconciliation conclu le 27 avril s'annoncent par conséquent délicates.

Dans un communiqué, un dirigeant du Hamas à Gaza, Salah Bardawil, a précisé que le Hamas "n'accepterait Fayyad ni comme chef du gouvernement ni comme ministre", ajoutant qu'"il y a des lignes rouges que nous ne pouvons pas franchir".

Le choix de M. Fayyad rassurerait les pays étrangers sur l'orientation du gouvernement d'indépendants. Et ce même si le mandat de celui-ci se résume essentiellement à organiser des élections d'ici mai 2012 et à engager la reconstruction de la bande de Gaza, sinistrée par l'opération israélienne "Plomb durci" de décembre 2008-janvier 2009.

Le président américain Barack Obama a qualifié le 22 mai la réconciliation Fatah-Hamas d'"énorme obstacle à la paix". De son côté, Israël refuse de "négocier avec un gouvernement soutenu par la version palestinienne d'Al Qaïda", en allusion au Hamas. L'Etat hébreu a retardé la rétrocession en mai des fonds qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité palestinienne, à titre de "carton jaune".

Les autres membres du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU, Russie) ont en revanche accueilli favorablement la réconciliation palestinienne comme un facteur de paix. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, jugeant lundi à Washington nécessaire de "favoriser tout ce qui peut faire évoluer le Hamas".

Au-delà de la question théorique des négociations, suspendues depuis plus de huit mois sans perspective de reprise, et qui ne dépendent pas du gouvernement, la communauté internationale se préoccupe de la préservation de l'héritage de M. Fayyad. Celui-ci est crédité par les donateurs d'avoir assaini les finances de
l'Autorité palestinienne.

Victime d'un malaise cardiaque lors d'une visite privée aux Etats-Unis en mai, Salam Fayyad s'est attiré depuis deux ans les éloges du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Lesquels ont conclu récemment que les Palestiniens étaient désormais prêts à gérer un Etat.

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