Le ministre de l'Intérieur a confirmé vendredi les noms des suspects cités dans les mandats d'arrêt du tribunal spécial
Ces quatre personnes sont soupçonnées d'être impliquées dans l'attentat ayant coûté la vie à Rafic Hariri le 14 février 2005 et pour lequel le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a été crée.
Jeudi, ce tribunal a remis un acte d'accusation sous scellé et quatre mandats d'arrêt au procureur général à Beyrouth Saïd Mirza.
Les quatre suspects cités sont Moustafa Badreddine, Salim Ayyash, Assad Sabra et Hussein Anaissi qui n'étaient pas localisés vendredi.
Moustafa Badreddine est le beau frère de Imad Moughineh, un des dirigeants du Hezbollah tué en 2008 dans une voiture piégée à Damas. Il est soupçonné d'être le cerveau de l'attentat ayant coûté la vie à M. Hariri. Salim Ayyash, également un haut responsable du parti qui détient la nationalité américaine, est soupçonné d'avoir mené l'attaque.
Assad Sabra et Hussein Anaissi sont soupçonnés d'avoir collaboré avec Ahmad Abou Adas, un Palestinien qui avait contacté la télévision al-Jazira après l'assassinat pour le revendiquer.
Le Hezbollah refuse les arrestations
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a exclu samedi l'arrestation des quatre suspects cités dans les mandats d'arrêt émis par le tribunal de l'ONU. "Il ne sera possible de les arrêter ni dans trente jours, ni dans 30 ans ni dans 300 ans", a-t-il déclaré dans un discours de plus d'une heure retransmis par la télévision du Hezbollah, Al-Manar.
Le Hezbollah, en même temps parti politique chiite participant au gouvernement et milice, et soutenu à la fois par la Syrie et l'Iran, nie toute implication dans l'assassinat de Rafic Hariri. Il présente le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) comme un instrument de la politique occidentale.
Pourtant et selon l'acte d'accusation, le juge Daniel Fransen est convaincu qu'il existe de prime abord des moyens de preuve justifiant l'ouverture d'un procès", souligne le TSL, tout en précisant qu'"il ne s'agit pas d'un verdict de culpabilité".
"Faire éclater la vérité"
Mis en place par l'Onu après l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, le tribunal spécial du Liban est la première juridiction internationale compétente pour juger de l'attentat qui avait couté la vie à 22 autres personnes en février 2005.
Jeudi, Saad Hariri, fils de l'ancien chef de gouvernement, a qualifié la décision du TSL de "moment historique".
Le récent gouvernement du nouveau Premier ministre Najib Mikati, a souligné l'importance de faire éclater "la vérité sur le crime concernant Rafic Hariri" et souligné qu'il suivrait de près les débats du tribunal.
De son côté, le fils de l'ancien Premier ministre a rappelé que "Le gouvernement libanais a le devoir politique, national, légal et éthique de remplir ses engagements envers le tribunal. Personne n'a de raison de fuir cette responsabilité".
"Il est temps de mettre fin à ces affaires d'assassinats. L'ère des meurtriers est finie et le temps de la justice est proche", a ajouté Saad Hariri dans un communiqué.
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