Le milliardaire américain recommande d'augmenter les impôts pour les plus riches afin de réduire le déficit budgétaire
Dans une tribune publiée lundi par le New York Times et titrée "Arrêtez de dorloter les super-riches", le patron du fonds d'investissement Berkshire Hathaway propose une hausse d'impôts pour les Américains dont les revenus dépassent au moins un million de dollars par an.
Selon lui, cela ne nuirait ni aux investissements, ni à l'emploi.
"Nos dirigeants ont appelé à 'un sacrifice partagé'", commence-t-il. "Mais quand ils ont fait cette demande, ils m'ont épargné. J'ai vérifié auprès de mes amis méga-riches pour savoir à quels sacrifices ils s'attendaient. Eux non plus n'avaient pas été touchés", écrit le milliardaire.
"Pendant que les pauvres et les classes moyennes combattent pour nous en Afghanistan, et pendant que de nombreux Américains luttent pour joindre les deux bouts, nous, les méga-riches, continuons à bénéficier d'exemptions fiscales extraordinaires", poursuit-il.
M. Buffet, qui s'étonne avec humour des attentions de Washington dont font l'objet les super-riches, explique que son taux d'imposition par l'Etat fédéral représentait 17,4% de ses revenus imposables l'an dernier, alors que celui des 20 personnes travaillant dans son bureau était compris entre 33 et 41%.
Le taux d'imposition des riches était "beaucoup plus élevé" dans les années 1980 et 1990, et pourtant près de 40 millions d'emplois ont été créés entre 1980 et 2000, rappelle M. Buffett. "Vous savez ce qui s'est passé depuis: des impôts plus bas et beaucoup moins de créations d'emplois".
"Les gens investissent pour gagner de l'argent, et une imposition potentielle ne les a jamais fait fuir", écrit-il encore, même dans les années 1976-77 quand les bénéfices étaient imposés à 39.9 %.
Warren Buffet demande donc au Congrès d'agir au plus vite en taxant davantage les super riches gagnant plus d'un million de dollars par an (236.883 personnes en 2009) et encore plus ceux qui engrangent au moins 10 millions de dollars par an (8.274 en 2009).
Le Congrès américain est parvenu à un accord de dernière minute le 2 août sur le relèvement du plafond de la dette, alors que le pays était à deux doigts du défaut de paiement. Le texte prévoit des coupes budgétaires mais aucune hausse d'impôts.
"Stop Coddling the Super-Rich" sur le site du New York Times
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