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Le Mali est-il prêt à voter dimanche pour élire son président ?

Après huit mois de crise et une division du pays, les Maliens sont appelés à voter ce dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle. Alors que la campagne électorale s'achève ce vendredi, les observateurs internationaux jugent "les conditions acceptables", même si les combats continuent dans le nord du pays.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Reuters)

Fin de campagne électorale au Mali. Dans deux jours, les
électeurs sont appelés aux urnes pour choisir un président parmi les 27 candidats
engagés dans cette élection. Mais après 18 mois de crise politique et
sécuritaire, le pays est-il prêt à organiser des élections ? 

"Des conditions acceptables "

Une centaine d'observateurs de l'Union européenne sera
déployée dimanche sur une partie du territoire malien. D'après Louis Michel, le
chef de cette mission, "ces élections peuvent se dérouler dans un contexte
et des conditions acceptables. Nous avions des inquiétudes sur la capacité de
mettre en œuvre tout le processus, que ce soit logistique, matériel. Mais nous
avons trouvé une plus grande capacité que celle que nous imaginions
". 

Les observateurs européens n'auront cependant pas accès au
nord du pays. Notamment à Kidal, région touareg et berceau de la rébellion, où
"des doutes ont longtemps subsisté quant à la possibilité d'y tenir le
scrutin
", regrette Louis Michel. Mais d'après le ministère français de la Défense, "le
retour progressif de l'administration malienne permet aux autorités locales la
préparation
" de l'élection.

Distribution de cartes "Nina"

Mais la situation est encore précaire sur place. Le scrutin se déroule grâce à un fragile cessez-le-feu conclu le mois dernier entre les rebelles du MNLA et les autorités à Bamako. Quatre combattants ont été tués la semaine dernière lors d'un accrochage avec l'armée malienne.

Les 3.200 militaires français de l'opération Serval sont directement
engagés dans la "sécurisation des élections présidentielles " dans le
Nord-Mali. Paris a poussé en faveur de la tenue rapide de ce scrutin, espérant
ainsi réduire son contingent d'ici la fin de l'année.

En attendant, les soldats tricolores patrouillent avec ceux
de la Minusma, la mission des Nations unies. L'une de leur mission est de distribuer
des cartes "Nina" aux 30.000 électeurs de la région inscrits sur les
listes. Il s'agit de cartes biométriques qui serviront de carte d'électeur pour
le premier tour dimanche prochain.

Les combats continuent dans le Nord

D'après le dernier communiqué du ministère français de la
Défense, "ces derniers jours, les opérations aériennes se sont poursuivies
avec environ 70 sorties
", dont une trentaine "dédiée à l'appui feu
des opérations terrestres
". Des combats qui ont fait deux blessés légers
dans les troupes françaises mardi dernier. 

La participation dans le nord du pays sera observée de près.
L'une des missions prioritaires du prochain chef de l'Etat malien sera de négocier
un accord avec les séparatistes touaregs de la région.

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