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Le jugement de Clotilde Reiss s'éternise

Le procès de la française, poursuivie pour "espionnage" en Iran pour avoir participé aux manifestations contre le président Ahmadinejad, n'est pas achevé.Nicolas Sarkozy a téléphoné à Clotilde Reiss au moment alors qu'elle fêtait Noël, loin de sa famille, en compagnie de l'ambassadeur de France en Iran, a annoncé jeudi l'Elysée.
Article rédigé par France2.fr
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Clotilde Reiss à son procès à Téhéran (archives, 08/08/09). (France 2)

Le procès de la française, poursuivie pour "espionnage" en Iran pour avoir participé aux manifestations contre le président Ahmadinejad, n'est pas achevé.

Nicolas Sarkozy a téléphoné à Clotilde Reiss au moment alors qu'elle fêtait Noël, loin de sa famille, en compagnie de l'ambassadeur de France en Iran, a annoncé jeudi l'Elysée.

Le chef de l'Etat lui a confirmé "son soutien total et son espoir de la voir revenir rapidement, parmi les siens, en France", précisait un communiqué.

L'avocat de Clotilde Reiss, Mohammad Sabet, a indiqué avoir "présenté une partie de la plaidoirie" et avoir "répondu "aux questions du juge de sa cliente". L'audition se poursuivra à une date inconnue.

"La dernière partie de la plaidoirie concernant les accusations contre la ressortissante française sera présentée lors de la prochaine audience", a dit M.Sabet sans en préciser la date.

De son côté, le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, a déclaré: "Il lui a été signifié au terme de cette séance (du 23 décembre) qu'elle serait à nouveau convoquée prochainement".

"Mlle Reiss a ensuite regagné l'ambassade, conformément au régime de liberté sous caution auquel elle est soumise depuis le 16 août", a-t-il ajouté.

Clotilde Reiss assignée à résidence à Téhéran
Clotilde Reiss, lectrice de français à l'université d'Ispahan, a été arrêtée le 1er juillet pour avoir participé à des manifestations de protestation contre la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin. Elle a été libérée sous caution le 16 août, à condition de rester à l'ambassade de France à Téhéran dans l'attente de son jugement.

Au cours d'une audience début août, Clotilde Reiss avait "reconnu" avoir participé "pour des motifs personnels" aux manifestations et avoir rédigé un rapport pour un institut dépendant du service culturel de l'ambassade de France, selon des médias officiels iraniens. Elle avait demandé "pardon" en espérant être "graciée", selon la même source. Les autorités françaises ont toujours affirmé qu'elle était innocente et qu'aucune charge ne pouvait être retenue contre elle.

"Cette jeune femme est innocente (...) j'espère que cela sera reconnu par la justice iranienne", a affirmé mardi le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.

Il a écarté la possibilité d'un échange, proposé selon lui par Téhéran, de Mlle Reiss contre des Iraniens détenus en France, notamment d'Ali Vakili Rad, condamné en 1994 pour l'assassinat en 1991 de l'ancien Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar.

Ali Vakili Rad, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 18 ans, serait libérable en janvier. Selon à l'issue d'une procédure d'évaluation en cours, la justice pourrait décider au début de l'année une mesure de libération conditionnelle.

Mahmoud Ahmadinejad avait à nouveau dit, vendredi 18 décembre, que l'affaire Reiss dépendait "de l'attitude des dirigeants français". Sans plus d'explications.

L'avocat de Vakili Rad a indiqué que "Mon client ne souhaite faire l'objet d'aucun échange entre la France et l'Iran. Il ne demande rien, il veut juste obtenir une liberté conditionnelle indépendamment de toute tractation politique", a déclaré Me Sorin Margulis.

Un tribunal français doit examiner fin janvier une requête de mise en liberté de son client. M Sorin Margulis a démenti tout lien avec l'affaire Clotilde Reiss.

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