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Le Japon est à nouveau dirigé par les conservateurs

Shinzo Abe a été élu mercredi Premier ministre du Japon. Face à la crise économique mondiale et aux récents conflits avec ses puissants voisins chinois, le nouveau chef du gouvernement osera-t-il mettre en œuvre la politique nationaliste promise pendant sa campagne ?
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

Le dirigeant conservateur japonais Shinzo Abe a été élu mercredi
Premier ministre après la victoire de son Parti Libéral-Démocrate (PLD) aux
législatives il y a dix jours. 
Il prend la tête d'un pays en récession. Ecrasé par une dette publique de près de 240% (deux fois celle de la Grèce en pourcentage), le Japon est victime d'une conjoncture internationale morose et d'une monnaie nationale trop forte.

Abe arrive donc avec une priorité : l'économie. Le Premier ministre compte
reprendre les recettes classiques de la droite nippone : grands travaux, planche
à billet et emprunts à tout va. Une première rallonge budgétaire de quelque 100 milliards d'euros est prévue rapidement. Il compte aussi prendre d'assaut la citadelle de la Banque centrale du Japon afin de la forcer à ouvrir ses coffres pour favoriser la relance.

Le conflit sino-japonais

Pour redresser l'économie, le faucon Abe sait qu'il ne pourra pas
se passer de ses voisins et clients, à commencer par la Chine avec laquelle les
échanges commerciaux ont dépassé 340 milliards de dollars en 2011.

Mais les relations ont tourné à l'aigre depuis quatre mois à cause
d'un conflit territorial en mer de Chine Orientale. Pékin clame vigoureusement sa souveraineté sur les îles Diaoyu. Au nom de la
realpolitik, Abe a décidé d'envoyer des émissaires à Pékin ainsi qu'en Corée du
Sud, pays avec lequel Tokyo a également un conflit territorial.

Le risque nucléaire

Dernier paradoxe que Shinzo Abe devra habilement gérer : il prend
la direction d'un pays majoritairement hostile au nucléaire depuis l'accident
de Fukushima, alors qu'il serait plutôt enclin à oublier l'option zéro
nucléaire de ses prédécesseurs et à redémarrer certains réacteurs à l'arrêt.

 

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