Le "Guide", toujours en fuite, a appelé aujourd'hui les Libyens à manifester "par millions" contre le nouveau pouvoir.
Mouammar Kadhafi a pris la parole diffusé sur la chaîne syrienne Arraï, ce jeudi, appelant le peuple libyen à "manifester par millions" contre le Conseil national de transition (CNT), qui bombardent lourdement Syrte et s'engagent dans de violent combats urbains face aux partisans de l'ex-dirigeant.
"Je leur dis n'ayez peur de personne, vous êtes le peuple, vous appartenez à cette terre. Faîtes entendre votre voix contre les collaborateurs de l'Otan", a affirmé le "Guide" déchu dans ce message où il était à peine audible. "Certains parlent du CNT comme du représentant légitime du peuple libyen, mais d'où vient cette légitimité, de l'élection par le peuple libyen?", a-t-il fait mine de s'interroger.
Ses partisans faisaient montre d'une résistance acharnée à Syrte, ville-symbole située à 360 km de Tripoli, forçant les pro-CNT à s'engager dans des combats de rue rapprochés, sous la menace de tireurs embusqués.
En fuite depuis la chute le 23 août de son QG à Tripoli, Mouammar Kadhafi n'a toujours pas été localisé. Son dernier message sonore remontait au 20 septembre: il avait alors qualifié de "mascarade" les événements en cours en Libye, appelant les Libyens à "ne pas croire" qu'un changement de régime y était survenu. D'intenses affrontements faisaient rage dans le nord-est de la ville, où les forces loyalistes ont tenté dans la nuit de desserrer l'étau imposé depuis plus de trois semaines par les pro-CNT. En fin de journée, les forces du CNT tentaient de prendre une avenue stratégique dans l'est de la ville, a rapporté un journaliste de l'AFP. Cet axe mène de l'université au "quartier des Mauritaniens" dans le centre-ville, une des places fortes des forces fidèles à Mouammar Kadhafi.
A Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a affirmé que le conflit "approche de sa conclusion, après la chute du régime" de Mouammar Kadhafi. "Mais il y a toujours de sérieux combats et des menaces contre la population civile". Avant de décider de mettre fin à ses opérations, l'Otan, qui a pris les rênes de la coalition internationale le 31 mars, prendra en considération quatre facteurs, selon lui : "l'évolution de la situation à Syrte, les moyens que conservent les forces de l'ex-régime pour attaquer les civils, le maintien de la capacité de Kadhafi à commander ces forces et la capacité des nouvelles autorités à assurer la sécurité".
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