Le Frère musulman Mohamed Morsi est le nouveau président égyptien
Mohammed Morsi l'a emporté avec plus de 13,2 millions des voix, soit environ 51,7% des voix face à Ahmed Shafiq, dernier Premier ministre de l'ancien président Hosni Moubarak, qui a recueilli 12,3 millions des voix.
Mohammed Morsi, 60 ans, est un ingénieur de formation, notamment diplômé de l'Université de Californie du Sud, qui a été plusieurs fois député sous le régime Moubarak. Il avait dû remplacer au pied levé Khaïrat al-Chater, le stratège et No2 de la confrérie, dont la candidature à la présidentielle avait été invalidée. Il a défendu sans originalité la plateforme des Frères musulmans: lutter contre la corruption des institutions, placer l'Etat sous le signe de l'Islam. Se présentant également comme le seul candidat à pouvoir prévenir le retour de l'ancien régime, il était arrivé en tête du premier tour des 23 et 24 mai, mais de peu, avec près de 25% des suffrages, soit 5,6 millions de voix.
Lors de l'annonce de la victoire de Mohamed Morsi, plusieurs milliers de ses partisants, rassemblés place Tahrir ont crié "Allah akbar " (Dieu est le plus grand), lancé des feux d'artifice, et scandé "A bas le pouvoir militaire ".
"Un moment historique"
Les Frères musulmans ont annoncé que la victoire de leur candidat ne mettra pas fin aux manifestations contre la dissolution du parlement et contre les mesures réduisant les pouvoirs du chef de l'Etat. "Les manifestations pacifiques vont se poursuivre à travers l'Egypte. Le combat pour une nouvelle Egypte ne fait que commencer ", a déclaré Gihad Haddad, membre de la confrérie.
Lors d'une allocution, Mohamed Morsi a promis d'être "le président de tous Egyptiens ". Le responsable des Frères musulmans a salué "un moment historique " pour l'Egypte et affirmé que la révolution se pousuivrait tant que tous ses objectifs n'auront pas été atteints.
Il a assuré que son pays tiendra ses engagements internationaux et a rendu hommage aux forces armées, dont il a salué le rôle.
Fort d'une légitimité populaire, le futur président disposera toutefois d'une marge de manoeuvre très réduite face au Conseil militaire aux commandes du pays.
L'armée a en effet récupéré le pouvoir législatif après la dissolution mi-juin de l'Assemblée, contrôlée par les islamistes, suite à un jugement déclarant illégal le mode de scrutin.
L'armée a promis de remettre avant le 30 juin le pouvoir exécutif au nouveau chef de l'Etat issu de l'élection présidentielle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.