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Le Festival Photoreporter en baie de Saint-Brieuc, une fenêtre sur le monde

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Le festival de Saint-Brieuc (1er octobre - 30 octobre) se revendique comme un média d’informations. Son but est «d’exposer des récits photographiques dont on parle peu ou pas du tout, ou d’une façon décalée, avec un angle singulier».

Sa mission est d’informer un large public en laissant le temps de la réflexion aux visiteurs pour qu’il développe son sens critique. Dans le but d’approfondir cette démarche, des rencontres-débats avec des photoreporters sont organisées quotidiennement.
 
Sur 247 dossiers déposés en 2016 au Festival Photoreporter, 9 reportages ont été retenus pour cette 5e édition. Géopolis vous les présente.
 

où 18.000 familles somaliennes résident dans le quartier de Kisenyi, rebaptisé «Petit Mogadiscio», du nom de la capitale de Somalie. Dans son reportage «Derrière le voile et les murs», la photoreporter qui vit en Ouganda a voulu témoigner de la situation des femmes exilées. 1,5 millions de personnes ont fui ce pays, en proie depuis un quart de siècle à une guerre civile. Ces femmes réfugiées sont en quête de sens et d’authenticité dans un espace transitionnel où l’amitié et la solidarité jouent un rôle primordial. Le travail d’Anne Ackermann, membre de l’agence photo Focus, a été exposé à dans le monde entier. (Anne Ackermann)
Mais selon les pays et les cultures, le quotidien s’organise différemment. Le photographe Toala Olivares s’est rendu dans neuf pays pour étudier le rapport passionnel que les autochtones entretiennent avec leurs volcans (croyances religieuses, tensions géopolitiques, recherches scientifiques...) En Islande, 30 volcans sont actifs et l’énergie est exploitée durablement par la population. Les travaux du photographe ont été publiés dans de nombreux magazines tels que « National Geographic », « Geo », ou encore des agences de presse comme Reuters ou l’Associated Press. Toala Olivares a été plusieurs fois récompensé et ses clichés exposés dans de nombreuses galeries et musées.  (Toala Olivares)
conçoit la vie et la mort. A la différence de l’Occident, la mort est considérée comme un épisode de l’existence humaine au même titre que la naissance ou le mariage. De nombreuses familles indonésiennes conservent le corps de leur défunt près d’eux, des semaines, des mois voire des années. Des cérémonies festives sont souvent organisées pour leur rendre hommage. Glenna Gordon est photographe documentaire et photojournaliste. Elle est régulièrement publiée dans de grands quotidiens internationaux. Un World Press lui a été remis en 2015.   (Glenna Gordon )
par la vague des engrais chimiques développée depuis les années 60. Dans ces vingt dernières années, 20.000 personnes principalement des agriculteurs souffrent de CKDu, une maladie chronique du rein. Beaucoup de personnes accusent les engrais et les pesticides d’en être responsables. «Ed Kashi, photojournaliste, cinéaste et éducateur veut révéler l’impact de cette maladie au Sri Lanka, dans son aspect multi générationnel et plus largement porter un regard global sur la situation critique des communautés agraires dans le monde.» Il est membre de l’Agence photo VII depuis 2010. (Ed Kashi)
au large des Îles Bikini. Des documents publiés en 2014 révèlent que 600 bateaux de pêche japonais ont été impactés par les radiations. 10.000 personnes, principalement des pêcheurs de thon, auraient été irradiées suite à ces essais. Elles n’ont jamais été reconnues officiellement  comme victimes et n’ont reçu aucunes indemnités. Kazuma Obara travaille sur les régions sinistrées, comme celles où se trouvent les centrales nucléaires de Tchernobyl ou de Fukushima. Il est le premier photographe à être entré dans la centrale japonaise après le cataclysme en 2011. Il est représenté par l’agence photo suisse Keystone. Ses photographies paraissent régulièrement dans de nombreux journaux et magazines. (Kazuma Obara)
sur les «marges physiques et sociales de villes européennes», sur le rapport entre paysages et habitants. Dans le travail présenté au festival, il explore «les frontières géographiques de l’agglomération de Saint-Brieuc et documente ses caractéristiques visibles physiques et émotionnelles». Autodidacte, le photographe rejoint en 2016 le «VII Mentor Program» à l’agence photo VII. (Arnau Bach )
Seule ville au monde à être administrée par un maire Rom, elle a mis en place un système scolaire et sa langue officielle est le romani. Si les roms considèrent cette ville comme un ghetto, paradoxalement ils s’y sentent protégés. Ils y jouissent d’une liberté totale loin du rejet qu’ils subissent généralement en Europe. Avec ce sujet, Gaël Turine «aborde le traitement des minorités, la ghettoïsation et l’autogestion des communautés, les identités et la ségrégation en Europe». Son travail a été de nombreuses fois primé et exposé. Il est régulièrement publié dans la presse nationale et internationale.  (Gaël Turine )
l’ensemble des côtes bretonnes, offrant constamment d’imprenables vues sur la mer. Jean-François Le Bescond (alias l’œil de Paco) originaire des Côtes d’Amor en Bretagne Nord, a d'abord été garde littoral. Après de nombreux voyages au Vietnam, dans les Balkans, en Turquie, il est revenu en Bretagne en 2012. Il a alors développé des activités de prestations photographiques et raconte la Bretagne en images.  (Jean-François Le Bescond)
 à la confluence de l’histoire d’un peuple, de son développement économique et de son rapport à la nature.» Le photographe Ian Teh a voulu montrer en quoi «l’évolution d’un tel cadre reflète les transformations d’une nation toute entière». Que ce soit l’impact dévastateur du barrage des Trois Gorges sur la rivière chinoise Yangtze ou les terribles conséquences de l’économie florissante de la Chine, ses travaux tournent essentiellement autour des problématiques sociales, environnementales et politiques. Ses photographies ont été exposées en Chine, aux Etats-Unis et en Europe. Ian Teh a publié plusieurs livres et reçu de nombreux prix, Il est représenté par PANOS pictures. 

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