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Le contrôle de Tombouctou est-il le tournant de la guerre au Mali ?

Les forces françaises et maliennes contrôlent depuis lundi la ville de Tombouctou, un des fiefs islamistes dans le nord du Mali. Elles ont d'abord pris le contrôle de l'aéroport de la ville. Un peu plus de deux semaines après le déclenchement de l'opération Serval, la guerre connaît un tournant décisif.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (CAVALLI/SIPA Autre)

Après Gao vendredi, c'est un nouveau
bastion d'Aqmi qui échappe lundi au contrôle des islamistes. " Personne n'aurait
parié que Tombouctou tombe aussi vite
" , analyse même Simon Tivolle, spécialiste
des questions de défense à Radio France. Les
militaires ont opéré une manœuvre conjointe
, terrestre et aérienne, avec le
largage de parachutistes, pour contrôler les accès de Tombouctou, a précisé à Paris
le porte-parole de l'état-major des armées françaises.

"L'armée malienne et l'armée française contrôlent totalement la ville de Tombouctou. Tout est sous contrôle" , a déclaré un colonel de l'armée malienne qui n'a pas souhaité être cité, information confirmée depuis Bamako par le maire de Tombouctou qui a déclaré que sa ville venait "de tomber au mains des Français et des Maliens" .
Français et Maliens, qui ont " imposé leur rythme " selon le journaliste Pierre Servent, contrôlent désormais la "Boucle du Niger" , entre les deux principales
villes du Nord du Mali, Tombouctou et Gao, au dix-huitième
jour de l'intervention militaire française. 

Une étape symbolique

Cette ville-phare de
l'islam en Afrique subsaharienne située à 900
km au nord-est de Bamako, classée au patrimoine de l'humanité est
célèbre pour ses dizaines de milliers de manuscrits, dont certains remontent à
l'ère pré-islamique. Tombouctou vivait depuis juin 2012 sous le joug des
islamistes
, et l'arrivée des troupes françaises et maliennes a suscité la même
liesse qu'à Gao précédemment. Et ce sentiment de libération passe par de menus
détails mais qui ont valeur de symbole pour la population qui subissait
depuis huit mois une conception rigoriste de la Charia : des femmes qui retirent
leurs voiles et des hommes qui brandissent des cigarettes et des radios. 

 

Une conférence internationale cette semaine

Pour la France, la deuxième phase qui s'ouvre s'accompagne d'un processus d'aide politique et financière à Bamako, avec une conférence internationale prévue cette semaine en Ethiopie, l'enjeu est crucial.

Des troupes africaines de plus en plus nombreuses permettront à l'ex-puissance coloniale de réduire son dispositif - quelque 3.000 hommes au Mali actuellement -, et d'apparaître en soutien plutôt qu'en première ligne comme jusqu'à aujourd'hui. " Nous ne voulons pas nous enliser " , a martelé lundi Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française. " Nous tirons les leçons de toute une série de conflits et il n'y aura pas d'enlisement " , a-t-il insisté, évoquant implicitement l'Afghanistan.

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