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Le Conseil de sécurité de l'ONU a examiné mardi un nouveau projet de sanctions contre le nucléaire iranien

Le projet est le fruit d'un consensus entre les grandes puissances malgré un plan turco-brésilien présenté la veille pour éviter des sanctions."Nous avons enregistré un accord sur un projet fort (de résolution), avec la coopération de la Russie et de la Chine", a annoncé la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton.
Article rédigé par France2.fr
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Hillary Clinton (13 janvier 2009) (AFP / Jim Watson)

Le projet est le fruit d'un consensus entre les grandes puissances malgré un plan turco-brésilien présenté la veille pour éviter des sanctions.

"Nous avons enregistré un accord sur un projet fort (de résolution), avec la coopération de la Russie et de la Chine", a annoncé la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a confirmé mercredi l'accord de son pays à un projet de résolution de l'ONU.

Le nouveau texte "est la meilleure réponse que nous puissions fournir aux efforts entrepris à Téhéran ces derniers jours", a martelé Hillary Clinton. A ses yeux, l'accord conclu lundi par l'Iran, la Turquie et le Brésil de simple tentative de "faire baisser la pression".

La résolution, d'inspiration américaine, a été soumise au Conseil de sécurité de l'ONU mardi après-midi. Elle a pour base les trois précédentes sanctions et "leur ajoutera de la poigne", a résumé Philip Crowley, porte-parole du département d'Etat.

Le texte prévoit que l'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles comme les mines d'uranium et que ses navires pourront être inspectés en haute mer. Il
interdit aussi la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds, notamment des chars.

Les grandes puissances "se discréditent" en poursuivant la recherche de sanctions contre l'Iran malgré l'offre iranienne d'échanger du combustible nucléaire en Turquie, a dit mercredi le responsable du programme nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, cité par l'agence Fars. "La question des sanctions est dépassée", a-t-il estimé.

La République islamique est soupçonnée de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, ce la République islamique dément.

L'accord conclu à Téhéran
Le projet de résolution constitue un nouveau coup de théâtre dans le bras de fer diplomatique entre la communauté internationale et l'Iran, après la signature lundi, à Téhéran, d'un accord qui paraissait avoir brisé la dynamique de nouvelles sanctions. Cet accord prévoit l'échange en Turquie de 1200 kilos d'uranium iranien faiblement enrichi (3,5 %) contre 120 kilos de combustible enrichi à 20% fourni par les grandes puissances et destiné au réacteur de recherche nucléaire à finalité médicale de Téhéran.

Trois membres permanents du Conseil de sécurité, la Chine, la Russie et la France, avaient jugé l'accord "positif". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, et même Hillary Clinton, ont aussi évoqué mardi des points positifs, signalant ainsi que la nouvelle résolution de sanctions n'était pas incompatible avec la poursuite d'un dialogue avec Téhéran. "Nous allons voir ce que fait l'Iran ces prochains jours et quelle sera sa réponse à l'AIEA" (Agence internationale de l'énergie atomique), a dit le porte-parole du département d'Etat.

L'Iran a annoncé qu'il confirmerait son offre en écrivant cette semaine à l'AIEA. Téhéran avait rejeté une proposition similaire en octobre, invoquant un manque de garanties. La République islamique a ensuite commencé, en février, à produire de l'uranium enrichi à 20 %.

L'accord conclu à Téhéran prévoit la poursuite de cet enrichissement, ce qui, a insisté Mme Clinton, ne peut se justifier si l'uranium iranien est enrichi à l'étranger. Dans un communiqué, le président français Nicolas Sarkozy, qui est depuis des mois le soutien le plus déterminé de Washington dans ce dossier, a lui aussi estimé que l'offre de l'Iran devait "s'accompagner logiquement d'un arrêt de l'enrichissement à 20 %".

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