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Le commandant des forces de l'Otan en Afghanistan lié à l'affaire Petraeus ?

Le mystère autour de la démission du chef de la CIA David Petraeus s'épaissit avec la possible implication de son successeur à la tête des forces de l'Otan en Afghanistan. Le général John Allen fait l'objet d'une enquête pour avoir envoyé des mails "inappropriés" à Jill Kelley, la femme qui est à l'origine du scandale. Barack Obama vient de suspendre sa nomination prévue à la tête de l'Otan.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Omar Sobhani Reuters)

On connaissait trois personnages clés dans le scandale sexuel qui a éclaté aux États-Unis la semaine dernière : David Petraeus, le directeur de la CIA, qui a démissionné vendredi, officiellement pour une liaison adultère, Paula Broadwell, sa biographe par qui tout serait arrivé, et Jill Kelley, censée être une amie du général et qui aurait reçu des lettres de menaces de Paula Broadwell, ce pour quoi elle a demandé la protection du FBI. Mais ce tableau semblait incomplet, tant il reste de questions en suspens. 

Lire USA : que sait-on de la mystérieuse démission du directeur de la CIA ? 

C'est peut-être une pièce manquante de ce puzzle qui vient d'apparaître. On apprend mardi en effet qu'un général américain, et pas des moindres, fait l'objet lui aussi d'une enquête. John Allen, commandant des forces de l'Otan en Afghanistan et successeur de David Petraeus à ce poste, aurait entretenu des échanges par mails avec Jill Kelley, citée plus haut. Échanges "inappropriés", indique un haut responsable du Pentagone. Le FBI, selon lui, a découvert 30.000 pages de correspondance. Mais on ignore encore tout de leur contenu. 

De mails en mails 

En revanche, le pourquoi de cette découverte semble assez clair. Rappel des épisodes précédents : Jill Kelley, la première, a saisi le FBI, à propos de mails de menace. C'est alors que le FBI s'est mis à fouiller les correspondances, pour découvrir que Paula Broadwell était l'auteure de ces menaces, pour découvrir du même coup que celle-ci entretenait des rapports "intimes" avec le directeur du CIA, pour découvrir enfin de tiers et troublants échanges entre John Allen... et Jill Kelley.

La boucle est-elle bouclée ? Ces investigations vont-elles ouvrir encore de nouvelles pistes ? Impossible à dire à ce jour. En attendant, le général quatre étoiles John Allen "réfute être l'auteur du moindre méfait dans cette affaire ". Ce qui est sûr néanmoins c'est que les parcours de tous ces protagonistes se sont croisés. Les forces américaines de l'Otan en Afghanistan qu'Allen dirige était précédemment sous les ordres de David Petraeus, avant que celui-ci n'accède à la tête de la CIA. Allen lui avait été plus tôt commandant adjoint du centre de commandement central sur la base aérienne de Tampa en Floride, où Jill Kelley est bénévole comme "agent de liaison sociale". 

Obama suspend sa promotion

Un imbroglio dont l'Otan affirme avoir pris connaissance ce mardi. "Il s'agit d'une enquête lancée aux États-Unis ", indique une porte-parole au siège de l'Alliance atlantique à Bruxelles, sans en dire davantage sur les éventuelles conséquences de cette enquête. Pourtant, Barack Obama prend les devants. Le général Allen devait être prochainement nommé à la tête de l'Otan. Le président américain vient de suspendre cette nomination "dans l'attente de l'enquête sur le comportement de John Allen lancée par le département de la défense ", rapporte un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. 

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