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Le chef de l'Etat a promis mercredi une intensification des raids aériens internationaux contre les forces de Khadafi

Nicolas Sarkozy a fait cette promesse au président du Conseil national de transition (CNT) reçu à l'Elysée.D'autre part, un "petit nombre d'officiers de liaison français" va effectuer une mission auprès de la résistance libyenne, a annoncé François Baroin.Washington voudrait fournir 25 millions d'aide aux rebelles.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Appareil de chasse français décollant du porte-avions Charles de Gaulle, qui patrouille en Méditerranée (AFP - ALEXANDER KLEIN)

Nicolas Sarkozy a fait cette promesse au président du Conseil national de transition (CNT) reçu à l'Elysée.

D'autre part, un "petit nombre d'officiers de liaison français" va effectuer une mission auprès de la résistance libyenne, a annoncé François Baroin.

Washington voudrait fournir 25 millions d'aide aux rebelles.

Selon l'entourage de Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national libyen, ce dernier a demandé une intensification des frappes aériennes de la coalition menées par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, notamment à Misrata.

"Nous allons effectivement intensifier les frappes et répondre à cette demande du CNT", dit-on à l'Elysée. "Le président a dit : 'Nous allons vous aider'."

Le président du CNT a invité le président français à se rendre à Benghazi, bastion de l'insurrection.

François Baroin, porte-parole du gouvernement, qui a annoncé l'envoi d'officiers de liaison français, a assuré qu'il n'y aurait "pas de troupes au sol en Libye". "Nous ne prenons pas d'initiative pour demander une nouvelle résolution au Conseil de sécurité. La position française est stable et inchangée sur cette problématique d'application de la résolution 1973", a insisté le porte-parole du gouvernement. Votée par le Conseil de sécurité de l'ONU le 17 mars dernier, cette résolution autorise "toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils et les zones peuplées par des civils sous la menace d'attaques (...) tout en excluant une force étrangère d'occupation sous quelque forme que ce soit dans n'importe quelle partie du territoire libyen".

Mercredi, le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa, a annoncé que Rome va mettre dix instructeurs militaires à disposition du Conseil national de transition (CNT) libyen.

La fin des bavures lors des bombardements?
Selon un responsable occidental, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat et cité la semaine dernière par l'AFP, la France, l'Italie et la Grande-Bretagne auraient déjà des attachés militaires présents à Benghazi qui transmettraient des informations à l'Alliance atlantique sur la situation en Libye.

Selon l'écrivain français Bernard-Henri Levy, qui joue les intermédiaires entre le CNT et Paris depuis le début, trois militaires - un Français, un Britannique et un Italien - sont déjà dans la salle d'opérations des insurgés à Benghazi.

Leur rôle est "d'éviter les bavures" comme celle qui s'est récemment soldée par la destruction par erreur de quatre chars des insurgés, a-t-il expliqué à Reuters.

Le Canard enchaîné de mercredi affirme par ailleurs qu'"une bonne douzaine de membres de COS (commandos des opérations spéciales) [français, NDLR] sont déjà arrivés sur le sol libyen et sont passés à l'action aux côtés d'autres Anglais, Français et Américains, depuis trois semaines, pour évaluer l'effet des frappes".

L'aide que le président Obama veut fournir aux rebelles serait constitué des équipements "non létaux": camions de transport de carburant, des ambulances, de l'équipement médical, des gilets pare-balles, des jumelles et des radios.

A Misrata,"des crimes internationaux"
A Genève, l'utilisation de bombes à sous-munitions par le régime libyen à Misrata, a été condamné par Navi Pillay, Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme. Il a évoqué "des crimes internationaux".

La ville, à 200 km à l'est de Tripoli, est toujours assiégée. Elle a été le théâtre d'intenses combats dans la nuit. Un médecin ukrainien a été tué par un tir de mortier à mi-journée et sa consoeur grièvement blessé.

Nouri Abdallah Abdoullati, l'un des chefs insurgés de la ville, a indiqué mardi soir que les rebelles demandaient l'envoi de soldats français et britanniques sur la base de principes "humanitaires".

La presse britannique s'est pour sa part largement fait l'écho mercredi des craintes de voir le Royaume-Uni pris dans un engrenage en Libye et de s'enliser dans un "nouveau Vietnam".

Depuis la mi-février, le conflit a fait quelque 10.000 morts et 55.000 blessés, selon le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, citant le CNT.

L'aide humanitaire indispensable
L'aide humanitaire internationale continuait de s'intensifier mercredi dans le pays. Le Programme alimentaire de l'ONU (PAM) a commencé à acheminer par voie terrestre, via la Tunisie, de la nourriture pour 50.000 personnes dans l'extrême ouest du pays, où les combats se sont intensifiés.

4.000 migrants sont toujours bloqués à Misrata où un bateau de la Croix-Rouge a accosté mercredi, selon un journaliste de l'AFP. Une troisième opération d'évacuation de migrants est programmée a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

L'Otan a indiqué avoir détruit mardi près de Misrata trois chars loyalistes et trois véhicules lance-roquettes.

Depuis la prise en main des opérations par l'Otan le 31 mars, les Etats-Unis ont annoncé avoir conduit plus de 800 sorties aériennes.

De son côté, le prince héritier de la Libye en exil, Mohammed el-Senoussi, se propose pour aider à la création d'un Etat démocratique dans le pays, plaidant pour un retour au moins transitoire à la monarchie constitutionnelle. A Bruxelles, devant le groupe ECR(Conservateurs et réformateurs européens) qui l'avait invité, il a réagi à un éventuel recours à des troupes au sol, qu'il n'a pas exclu. Il a aussi plaidé pour un engagement accru de la communauté internationale en Libye "afin d'augmenter la pression sur le colonel Kadhafi".

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