Onze morts dans les manifestations en Syrie
Malgré la répression, des milliers de personnes défilent dans les rues, contre le régime de Bachar Al-Assad. Le pays, sous le coup d'un ultimatum de la Ligue arabe, doit mettre fin aux violences d'ici samedi.
Ils bravent la répression et les forces de sécurité déployées en masse. Des milliers de Syriens défilent, vendredi 18 novembre, dans de nombreuses villes du pays pour réclamer le départ de Bachar Al-Assad et l'expulsion des ambassadeurs syriens à l'étranger.
En raison du nombre croissant de soldats déserteurs, le mouvement de contestation populaire lancé dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne tend à se transformer en un conflit armé, malgré la pression croissante de la communauté internationale. FTVi fait le point sur la situation.
• Le bilan ne cesse de s'alourdir
La violence continue en Syrie. Les troupes sont en effet intervenues pour disperser les manifestations organisées dans le pays en tirant sur la foule. Des militants syriens ont fait état d'onze morts, dont un enfant et d'une vingtaine de blessés à la mi-journée.
Les manifestants sont sortis dans la rue après la prière hebdomadaire musulmane du vendredi, à Deraa, Homs, Deir Ezzor (est), Idleb et dans la province de Damas, la capitale.
De son côté, la télévision d'Etat syrienne a affirmé que trois membres des forces de sécurité syriennes ont été tués dans une attaque à la bombe dans la ville de Hama (centre).
• Le pays s'enlise dans la violence
L'armée syrienne a bombardé deux villages du nord du pays dans la nuit de jeudi à vendredi, peu après une attaque perpétrée par des déserteurs contre les forces loyales au président Bachar Al-Assad, selon des militants de l'opposition.
L'agence de presse officielle syrienne, elle, évoque "une opération qualitative" dans la région des forces de sécurité, donnant lieu à l'arrestation de 58 personnes recherchées. Huit des "terroristes les plus recherchés" ont été arrêtés jeudi dans la ville de Homs (centre) où des chars de l'armée ont été déployés, rapporte l'agence.
Vendredi, la Turquie a évoqué un "risque d'évolution vers la guerre civile". "Il est difficile de parler de guerre civile, parce que dans une guerre civile, il y a deux parties qui se battent. Et dans le cas présent, ce sont la plupart du temps des civils qui sont attaqués par les forces de sécurité. Mais il y a toujours le danger que cela se transforme en guerre civile", indique le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.
• Vers une résolution de l'ONU
La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et plusieurs pays arabes espèrent soumettre mardi au vote de l'Assemblée générale de l'ONU une résolution condamnant la Syrie.
Cette résolution exige la fin immédiate des violations des droits de l'Homme et de la violence et exhorte le gouvernement du président Bachar Al-Assad à appliquer la feuille de route de la Ligue arabe acceptée début novembre et qui appelle à la fin du bain de sang et au déploiement d'observateurs étrangers.
• L'ultimatum de la Ligue arabe
La Ligue arabe a adressé, mercredi 16 novembre, un ultimatum de 72 heures au régime syrien pour mettre fin à "la répression sanglante" contre la population civile, sous peine de sanctions économiques.
Le ministre des Affaires étrangères marocain, Taib Fassi Fihri, a déclaré espérer une réponse favorable et rapide de la Syrie à une proposition d'envoyer 500 observateurs d'associations arabes des droits de l'Homme, de médias et d'observateurs militaires pour s'assurer de la sécurité des civils.
Le régime syrien n'a pas encore réagi aux dernières injonctions de la Ligue arabe.
En déplacement à Ankara (Turquie), Alain Juppé estime vendredi qu'"il est maintenant trop tard" pour le régime syrien ait une chance de rester en place, car il n'a pas engagé les réformes demandées par la communauté internationale.
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