La Syrie a franchi la ligne rouge, et maintenant ?
Paris et Washington temporisent.
Il y a près d'un an, en août 2012, le Wall Street Journal avait évoqué la possibilité
que des armes chimiques soient déplacées en Syrie. Le président américain,
Barack Obama, avait alors déclaré que "le moindre mouvement ou emploi d'armes
chimiques" dans le pays de Bachar Al-Assad entraînerait "d'énormes
conséquences" et constituerait une "ligne rouge" pour une
intervention armée.
Aujourd'hui, alors que la France,
relayée par la Grande-Bretagne, affirme avoir la certitude de l'utilisation
d'armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad, la Maison Blanche reste
prudente et demande davantage de preuves. Et Paris, par la voix du ministre
des Affaires étrangères Laurent Fabius, veut "discuter avec (ses)
partenaires de ce qu'il va falloir faire" . Mais pour une intervention
armée, "nous n'en sommes pas là" , a précisé M. Fabius.
Recul de la "ligne
rouge"
Pourtant, en août 2012,
le président français François Hollande avait affirmé que le recours à des
armes chimique par le régime de Bachar Al-Assad serait une "cause
légitime d'intervention directe" . Mais la ligne rouge semble reculer.
La Russie, principal soutien de Damas, n'a pas réagi
aux déclarations françaises et anglaises. Vladimir Poutine a simplement assuré
que Moscou n'avait pas livré de missiles S-300 à la Syrie "pour l'instant" ,
pour ne pas "rompre l'équilibre des forces" dans la région. Ces
missiles sont capables d'intercepter en vol des avions ou des missiles guidés.
Leur présence en Syrie compliquerait toute intervention militaire occidentale. Par
ailleurs, Vladimir Poutine a averti que "toute tentative d'influer sur la
situation en Syrie par la force, par une ingérence militaire, (serait) vouée à
l'échec et aurait de lourdes conséquences humanitaires" .
Réunion tripartite
La France et les Etats-Unis
misent encore sur un règlement politique du conflit. Mercredi se tient à Genève
une réunion tripartite consacrée à la préparatin d'une
nouvelle conférence de paix sur la Syrie en présence des vice-ministres russe,
américain et l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi. Cette
conférence, "Genève 2" , pourrait se tenir en juillet, mais sans l'opposition
syrienne, qui refuse pour l'instant d'y participer.
Depuis le début du conflit en
Syrie, 80.000 personnes sont mortes et 1,6 million ont fui le pays.
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