La police et l'armée ont repris pacifiquement une favela dominée depuis des décennies par les trafiquants de drogue.
L'opération "Choc de paix", la plus grande montée à Rio, a mobilisé des centaines de policiers d'élite et de soldats. Selon les autorités, environ 200 trafiquants de drogue fortement armés se trouvaient à l'intérieur de la Rocinha.
Les favelas de Rocinha et de Vidigal "sont sous notre contrôle. Il n'y a eu aucun incident, et pas un seul coup de feu tiré", a dit le chef d'Etat-major de la police militaire, le colonel Alberto Pinheiro Neto, lors d'une conférence de presse.
"Nous souhaitons que les gens soient traités avec dignité, avec respect et que ceux qui ont commis des délits soient arrêtés mais pas assassinés" par la police, a dit à l'AFP, peu avant l'opération, William de Oliveira, président du Mouvement populaire des favelas, vête d'un T-shirt "I love Rocinha".
La Rocinha, 19ème favela reprise aux trafiquants
Les autorités ont lancé depuis 2008 de vastes opérations pour pacifier les quartiers pauvres de Rio contrôlés par les narcotrafiquants et les milices paramilitaires avant les compétitions sportives du Mondial 2014 de football et des jeux Olympiques de 2016. La Rocinha est la 19ème favela à être reprise aux narcotrafiquants qui y font la loi depuis trente ans. Les quartiers proches du mythique stade du Maracana ont été repris il y a quelques mois.
Il y a un an, fin novembre 2010, quelque 2600 parachutistes et policiers d'élite avaient conquis le principal bastion des trafiquants de drogue, le "Complexo do Alemao", sans coup férir et en moins de deux heures, après une semaine de violences urbaines qui avaient fait 35 morts.
"On espère que la pacification va aussi apporter le traitement de l'eau, l'éducation, la santé. Il y a ici des gens vivant au-milieu des cafards, faisant leurs besoins dans un seau, la pacification doit s'occuper de ces gens en priorité", a dit Raimundo Benicio de Sousa, connu comme "Lima", un leader communautaire de 56 ans.
"J'espère qu'une fois passée la Coupe du monde, on ne nous oubliera pas", a-t-il ajouté.
"Je préférais la situation d'avant, on était habitué, je connaissais ceux qui contrôlaient la favela. Cela fait soixante ans que les choses sont ainsi à la Rocinha", dit Andrade, un moto-taxi de 32 ans qui monte et descend les habitants par les ruelles de la favela. L'opération intervient après l'arrestation dans la nuit de mercredi à jeudi du trafiquant de drogue le plus recherché de Rio, Antonio Francisco Bomfim Lopes, alias "Nem", caché dans le coffre d'une voiture.
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