La police chypriote a arrêté mardi un homme recherché dans cette affaire d'espionnage présumé aux Etats-Unis
Le Canadien Robert Metsos, 54 ans, a été arrêté à l'aéroport de Larnaca alors qu'il s'apprêtait à prendre un vol mardi matin pour Budapest. Il a cependant déjà été remis en liberté contre une caution de 20.000 dollars en attendant son extradition.
La Russie dément de son côté ces accusations d'espionnage qu'elle juge "infondées et déplacées".
Les autorités américaines avaient annoncé lundi un coup de filet contre dix personnes accusées de travailler aux Etats-Unis pour le compte de la Russie.
"De telles actions sont infondées et déplacées", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères. "Nous ne comprenons pas les causes qui ont poussé le Département de la Justice américain à faire une déclaration publique dans l'esprit de l'espionnage de la Guerre Froide."
Dix personnes au total ont été arrêtées dans cette affaire et une reste en fuite, avait indiqué le ministère américain de la Justice. Poursuivis pour espionnage et, pour neuf d'entre eux, pour blanchiment d'argent, ils risquent jusqu'à 25 ans de prison.
La relance américano-russe pourrait en faire les frais
Des experts russes jugent qu'il s'agit d'une attaque en règle menée par les milieux conservateurs au sein des services américains pour faire échouer la politique de M. Obama vis-à-vis de la Russie. "Des faucons, en quête d'un ennemi extérieur, sont derrière le scandale: sans un ennemi extérieur ils n'obtiendraient pas de financements et leurs affaires faneraient", renchérit un ancien chef du FSB (ex-KGB), Nikolaï Kovalev, ancien chef du FSB (ex-KGB).
Les analystes ne manquent pas de noter que l'annonce très médiatisée du démantèlement de ce réseau présumé est avant tout gênante en raison de son calendrier. Le président russe Dmitri Medvedev venait d'achever aux Etats-Unis un déplacement riche en symboles pour célébrer l'entente entre les ex-ennemis de la Guerre froide. MM. Obama et Medvedev avaient même mis en scène la semaine dernière leur franche camaraderie, mangeant des cheeseburgers dans un restaurant près de Washington.
Un lien direct entre ces deux évènements n'est dès lors pas à exclure, et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a lui-même ironisé mardi sur le sujet : "le moment où cela a été fait a été choisi avec une élégance particulière".
Des experts russes jugent qu'il s'agit d'une attaque en règle menée par les milieux conservateurs au sein des services américains pour faire échouer la politique de M. Obama vis-à-vis de la Russie.
Mais des analystes considèrent malgré tout que cet imbroglio n'est qu'un soubresaut : "Je ne pense pas que la Maison Blanche remaniera sa politique", concède Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs, car "le fait qu'il y ait de (telles) opérations de renseignement n'est pas quelque chose de sensationnel". "Obama doit avancer dans ses relations avec Moscou pour des raisons politiques, car c'est le seul dossier réussi de sa politique extérieure", renchérit l'expert militaire Alexandre Golts.
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