Cet article date de plus de neuf ans.

La paix à portée de main au Mali

Le gouvernement malien a signé ce dimanche un accord préliminaire de paix dans le nord du Mali mais les rebelles touaregs ont réclamé davantage de temps pour mener des consultations. L'accord insiste sur le respect de l'unité du Mali, mais reconnaît l'existence de l'Azawad et prépare d'importants transferts de compétences ainsi qu'une conférence nationale.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le secrétaire général du mouvement rebelle touareg malien Azawad lors des négociations de paix en Algérie © Maxppp)

Il aura fallu huit mois de discussion pour faire naître un espoir. Mais les participants aux négociations de paix sur le nord-Mali à Alger peuvent bel et bien espérer que le texte qu'ils ont paraphé ce dimanche sera un véritable prélude à l'unité retrouvée du pays. Menées sous l'égide de l'ONU avec les représentants de la communauté internationale, le texte a été concocté sous l'égide de l'Algérie et apparaît comme un compromis. Comme le souhaitait Bamako, il insiste sur l'unité du Mali et sur son intégrité territoriale. Pas question d'indépendance pour l'espace touareg, situé au nord. Mais cet Azawad, comme le nomment les Touaregs, est toutefois nommé dans l'accord, ce qui représente un pas. L'Azawad est présenté comme une "réalité humaine " et il est stipulé que la reconstruction de l'unité du pays doit se faire en respectant "sa diversité ethnique et culturelle ".

Décentralisation et conférence nationale

Des assemblées régionales élues devront donc voir le jour dans les 18 mois et les populations du nord doivent être mieux représentées dans les instances nationales. A partir de 2018, 30% des recettes budgétaires de l'Etat seront transférées aux collectivités locales et une conférence nationale doit se tenir pour débattre sur les composantes du Mali et sur les causes du conflit dans le nord.

Enquêtes sur les crimes de guerre

Par ailleurs, une Commission nationale d'enquête sera mise en place pour faire la lumière sur les crimes de guerres, les crimes contre l'humanité et les accusations de génocides qui ont éclaté lors du conflit. La sécurité n'est pas oubliée et l'armée malienne est censée subir une refonte en intégrant des combattants de mouvements armés du nord.

Mais le texte n'a pas été signé par la Coordination des mouvements de l'Azawad, qui regroupe plusieurs groupes, dont le principal, le MNLA. Il a été intégré aux discussions, malgré son alliance temporaire avec Aqmi avant l'intervention internationale sous responsabilité française de l'été 2013. Les Touaregs ont demandé du temps pour procéder à des consultations.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.