La moitié du PIB russe va dans les poches des fonctionnaires corrompus, affirme un rapport indépendant publié lundi
Ce rapport a été réalisé entre juillet 2009 et juillet 2010, par l'Association des avocats pour les droits de l'Homme qui a recueilli 6.589 plaintes durant cette période.
Le document épingle en particulier les tribunaux, dans lesquels il faut payer les services d'avocats qui servent d'intermédiaires et s'engagent à "régler l'affaire" avec le juge.
En ce qui concerne les infractions administratives, "les juges prennent ce qu'on leur donne", selon Mme Belovinskaïa, qui dit avoir été limogée après avoir protesté contre ces pratiques.
Cette enquête a conclu, en se basant sur les statistiques officielles et les témoignages des plaignants, que "le marché de la corruption représente 50% du PIB" et que le montant moyen d'un bakchich a doublé depuis le début de l'année 2010 pour atteindre 44.000 roubles (1.500 euros).
"Ces chiffres correspondent à nos estimations", a déclaré à l'AFP Ivan Nenenko, responsable de Transparency International, rappelant que la Russie occupait la 146e place des 180 pays figurant dans un classement allant du moins au plus corrompu.
"La fusion du monde criminel et des forces de l'ordre a un caractère universel", selon le rapport.
En Russie , où le salaire moyen mensuel est inférieur à 600 euros, le poste d'assistant du procureur dans un parquet du district coûte 10.000 dollars (7.800 euros) et un poste dans la police de la route au moins 50.000 dollars (40.000 euros).
"Les métiers les plus prestigieux sont ceux où la corruption est stable", souligne le rapport.
Les responsables de départements de police censés lutter contre le crime organisé et qui assurent leur protection à des business criminels gagnent jusqu'à 20.000 dollars par mois, et les procureurs 10.000 dollars pour les mêmes services, selon la même source.
Grâce à la corruption, les revenus des inspecteurs de la police de la route atteignent environ 5.000 dollars.
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