La ministre de la Santé a annoncé lundi des tests réalisés par des non professionnels
Afin de "banaliser" le dépistage du sida auprès du public, Roselyne Bachelot a annoncé que ce test "sera réalisé par des non professionnels de santé".
Elle a également annoncé, pour les utilisateurs de drogues, une importante concertation sur les salles de consommation supervisées.
La ministre de la Santé souhaite que "dès 2011, dix centres de dépistages réalisés par des non professionnels puissent ouvrir en France en bénéficiant de financements pérennes".
Ces opérations, "organisées par les associations elles-mêmes", permettront d'"aller à la rencontre des personnes qui n'accèdent pas forcément à notre système de soin", a-t-elle précisé.
Elle a qualifié ce dispositif de "mesure phare" du prochain plan gouvernemental de lutte contre le sida qui sera présenté à l'automne.
Utilisateurs de drogue: un dispositif fonctionnant
dans 8 pays
Pour les consommateurs de drogue, Mme Bachelot préconise des lieux où les personnes peuvent s'injecter des produits dans de bonnes conditions d'hygiène et sous supervision de personnel de santé. Cette action devrait être menée en "concertation avec tous les partenaires concernés et notamment les collectivités locales".
L'Inserm a rendu début juillet un avis favorable, sous certaines conditions, sur ce dispositif adopté déjà par huit pays dans le monde, dont la Suisse, l'Allemagne et les Pays-Bas.
Un membre d'Act-up Paris, Jérôme Martin, a pris à partie Mme Bachelot. Il lui a reproché des coupes dans le secteur de la santé et l'absence d'engagement financier supplémentaire pour la lutte contre le sida. "Vous parlez sans cesse de dépenses de santé, mais ce sont des investissements, elles coûtent combien nos vies pour vous?" lui a-t-il lancé.
Un gel microbicide réduit les risques d'infection
Un gel microbicide, contenant un antirétroviral à hauteur de 1%, réduit de moitié le risque d'infection au VIH par rapport à un gel qui ne contient rien.
Cette étude a été rendue publique lundi à Vienne. Publiée dans la revue Science, elle visait à établir l'efficacité et la sûreté d'un gel contenant 1% de Tenofovir, un inhibiteur de transcriptase inverse largement utilisé comme antirétroviral, pour la prévention du virus chez les femmes.
Ce programme de recherche a été mené par un couple de sud-Africains, Salaim et Quarraisha Abdool Karim, qui travaillent pour le Centre pour le programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA) à Durban.
Cet essai de phase 2 a été réalisé auprès de femmes d'Afrique du Sud de 18 à 40 ans séronégatives, sexuellement actives et à haut risque de devenir séropositives.
Parmi elles, 445 ont reçu du gel avec antirétroviral (ARV) et 444 un gel sans produit. Les femmes - qui devaient utiliser une dose de gel environ douze heures avant une relation sexuelle et une seconde dans les 12h après - étaient suivies chaque mois pendant 30 mois sur leur utilisation du gel et du préservatif, et sur leur vie sexuelle.
L'incidence du VIH a été de 54% plus basse chez les femmes qui faisaient une bonne utilisation du gel, de 38% chez celles qui l'utilisaient moyennement et de 28% chez celles qui l'utilisaient mal. Soit en moyenne une réduction de l'incidence de 39%. Il n'y a pas eu d'effets négatifs ni, chez les femmes infectées, de signe de résistance au Tenofovir.
Cependant, ce gel semblait moins efficace au bout de 18 mois, et 40% des femmes utilisaient le gel moins d'une fois sur deux.
Ces résultats doivent être encore validés dans une troisième phase de l'étude, qui concerne plus de 4.000 femmes et a déjà été engagée.
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