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La guerre des drones inquiète l'ONU

L’ONU s’inquiète de l’usage de plus en plus important des drones dans les conflits. Un armement qui provoque de lourdes pertes civiles et qui est parfois utilisé à la limite du droit international. Une enquête diligentée par l’ONU va porter sur 25 attaques. Elle devra ensuite livrer des recommandations. Retour en vidéos sur l’importance du drone dans la guerre moderne.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
En 2012, les USA ont tiré 506 missiles depuis ces drones sur l'Afghanistan. (AFP)

Ils s’appellent Predator pour l’attaque, Global Hawk pour l’observation. Apparus dans la panoplie militaire américaine dans les années 1990, les drones se sont depuis largement répandus. Aujourd’hui, plus de 50 pays au monde possèdent cette technologie. Les Américains sont bien évidemment les premiers en termes d’équipement et d’utilisation. Ils en possèderaient près de 7000 et, rien qu’au-dessus de l’Afghanistan, ils ont tirés 500 missiles depuis des drones en 2012.

Des chiffres qui donnent le tournis, d’autant que le drone n’a pas toutes les vertus dont on le pare. S’il évite bien sûr des pertes humaines pour l’assaillant, il est en revanche responsable de nombreux dégâts collatéraux dont l’ONU s’inquiète. Ainsi, au Pakistan en 2004, les drones ont tué environ 3000 personnes, dont 900 victimes innocentes.
Le drone n’est pas le seul instrument de surveillance aérienne comme l’explique le reportage. Mais il est le bras armé de cette surveillance.
 


Si les témoignages de victimes se multiplient, fait nouveau, des pilotes reconnaissent également des erreurs. Brandon Bryant a pendant cinq ans fait la guerre dans un conteneur, aux commandes de drones. Il admet avoir tué des dizaines de personnes et commis quelques bavures. Courrier International a repris cet article qui donne froid dans le dos.
 
Le drone s’affranchit des frontières et aussi du droit international. L’ONU s’interroge sur ces éliminations ciblées, au Pakistan, dans les territoires palestiniens ou, comme sur la vidéo qui suit, en Irak. Des exécutions qui n’ont été ordonnées par aucun tribunal. Qui plus est, dans un pays qui n’est pas en guerre avec le propriétaire du drone.
 

L’urgence est de mettre bon ordre dans l’usage de ces drones et d’ériger un code de bonne conduite. Déjà une nouvelle menace se profile à l’horizon : l’espionnage de la vie privée. 348 drones surveillent le territoire américain. Qui ? Pourquoi ? Des questions qui attendent des réponses. Car, comme le montre ce dernier reportage, la miniaturisation des drones, à la taille bientôt d’une mouche, en font des surveillants efficaces et très, voire trop discrets.

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