Cet article date de plus d'onze ans.

La guerre civile syrienne vue d'Alep

REPORTAGE | Deux ans après le début de la révolution le 15 mars 2011, la Syrie a basculé dans une guerre civile sanglante : plus de 70.000 morts, un million de réfugiés accueillis dans les pays voisins. Omar Ouahmane est l'envoyé spécial de France Info dans le nord de la Syrie. A Alep il a rencontré des acteurs de cette révolution qui ont décidé de tout filmer pour alerter l'opinion publique internationale.
Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

Ces journalistes citoyens filment depuis deux ans les combats, les bombardements et les exactions avant de poster ces vidéos telles des bouteilles à la mer sur le site Internet de partage Youtube. Objectif : montrer la guerre civile au monde entier. Ces apprentis reporters ont payé un lourd tribu durant ces deux années. 54 de ces jeunes vidéastes ont perdu la vie souvent dans des conditions atroces.

Omar
Ouahmane a pu rencontrer Amjad, 20 ans, qui n'a pas compté le nombre de vidéos
qu'il a posté sur Internet. "C'est une guerre avec des massacres
quotidiens. Nous documentons tout et parfois nous avons le sentiment que le
monde nous a abandonné"
, confie le jeune homme.

Il ne fait
plus aucun doute aujourd'hui que les forces gouvernementales ont visé délibérément
des hôpitaux, des pharmacies, notamment à Homs et à Alep, des médecins ont été abattus,
torturés, blessés, traqués par le régime de Damas. Selon les médecins il est
aussi dangereux d'être pris en train de soigner des blessés que d'être pris
avec des armes à la main. Comme l'explique le docteur Moussa Al Kurdi directeur
de l'hôpital Al Hawa dans le nord de la Syrie : "Si vous êtes un médecin,
vous avez deux fois plus de risque d'être tué que si vous êtes un civil, ceux
qui travaillent dans les services d'urgence ont 10 fois plus de risque d'être tués"
.

"Tout
documenter pour ne rien oublier" (Amjad)

Deux
millions et demi de Syriens cherchent à se déplacer au gré des bombardements. Ils
cherchent souvent à rejoindre les zones contrôlées par le régime de Bachar Al
Assad car ces secteurs ne sont pas bombardés par la les avions de chasse et les
hélicoptères de l'armée régulière contrairement aux zones tenues par les
rebelles. Dans le Jebel Zaouia entre les villes d'Idlib et Hama, plusieurs
dizaines de familles ont fuit les bombardements pour aller s'installer sur un
site de ruines romaines et pour vivre dans des grottes.

De nombreux
jihadistes syriens du Front Al Nosra, ce groupe que les Etats Unis ont classé sur
la liste des groupes terroristes. Le Front Al Nosra combat en première ligne et
gagne tous les jours du terrain au détriment de l'ASL l'Armée libre syrienne. Omar
Ouahmane a croisé un jihadiste tunisien qui dit partager sa vie aujourd'hui
avec de nombreux candidats au jihad venus du monde entier. Dont évidemment des Français,
venus combattre le régime de Bachar Al Assad au nom de l'Islam.

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