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La galère de réfugiés syriens dans un campement porte de Saint-Ouen

Les chefs d’État et de gouvernement de l'UE se réunissent ce mercredi pour discuter, notamment, de l'octroi d'une aide à la Turquie et aux autres pays du Proche-Orient qui hébergent des millions de réfugiés syriens. A Paris, des dizaines de demandeurs d'asile syriens, totalement démunis, se retrouvent porte de Saint-Ouen dans un campement de fortune en attendant d'entrevoir de jours meilleurs.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Ces dernières semaines, le campement de la porte de Saint-Ouen à Paris ne cesse de s'agrandir © MaxPPP)

Alors qu'un sommet européen extraordinaire se prépare ce mercredi à Bruxelles, à Paris la situation de certains demandeurs d'asile est loin de s'améliorer. Porte de Saint-Ouen, dans le nord de la capitale, à l'entrée du périphérique, un campement n'a cessé de grossir ces dernières semaines.

Un campement de misère à deux pas du périphérique

Une  soixantaine de tentes multicolores sont posées sur le terre plein d'une station de bus, au ras des pots d'échappement. Là des demandeurs d'asile vivent dans la saleté au quotidien. Une jeune maman trie avec d'autres un tas de vêtements donnés par des riverains. "Il n'y a pas de douches, pas de toilettes et même pour la nourriture, on mange ce que les gens ramènent," raconte-t-elle. Tout autour du campement : des sacs poubelle, des restes de nourritures et d'autres déchets.

Alors, après le périple depuis la Syrie, cette misère criante et la galère administrative, ça fait beaucoup. Hicham en France depuis un an n'a qu'une envie: partir vers l'Angleterre. Mais ça n'est pas le cas de tous, Bilal aimerait rester dans l'hexagone.

"Ça fait un an que je suis ici, j'ai pas de travail ! " Bilal, demandeur d'asile, dans le reportage de Sandrine Etoa-Andegue

Michel Morzière, président d'honneur de l'association Revivre, qui accompagne ces réfugiés et Mouhamad, un traducteur bénévole, se sentent démunis."C'est très compliqué, explique Michel Morzière. Parce qu'on a vu qu'entre ceux qui n'ont pas fait leur démarche pour rester, ceux qui ont fait une démarche mais qui n'ont pas de réponse et ceux qui ont eu une réponse mais qui n'ont pas de logement, on a vraiment tous les cas de figures."

"Je crois qu'ils se font beaucoup d'illusions sur les autres pays" Michel Morzière, association Revivre

Mouhamad a même entendu que certains des demandeurs présents dans le campement ont acheté à des réseaux une fausse adresse 250 euros, pour pouvoir déposer leur demande. Demandeurs et associations espèrent maintenant que la mairie de Paris trouvera une solution avant l'hiver. 

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