La France reste mobilisée pour une solution concernant Florence Cassez suite aux aveux de la police mexicaine
Pour le Quai d'Orsay, la Française, qui purge une peine de 60 ans de prison à Mexico pour enlèvements, "n'a pas bénéficié d'un procès juste et équitable".
Des journalistes mexicains ont cru couvrir en direct l'intervention des policiers au matin du 9 décembre 2005, mais la véritable arrestation avait eu lieu avant, a reconnu la justice mexicaine.
Le Quai d'Orsay a reconnu "ne pas connaître le document dans lequel le ministère de la Justice mexicain reconnaîtrait officiellement que l'interpellation de Florence Cassez a été un montage médiatique orchestré par l'Agence fédérale d'investigation".
Le ministère des Affaires étrangères français a rappelé que Paris avait déjà par le passé "exprimé sa préoccupation sur "les conditions de cette interpellation, des conditions qui empêchent la régularité de la procédure". Les autorités françaises ont aussi déjà évoqué "les multiples irrégularités et zones d'ombre qui nous conduisent à penser que notre compatriote n'a pas bénéficié d'un procès juste et équitable", a dit le porte-parole.
Le conseiller régional Jean-Luc Romero, président du comité de soutien à Florence Cassez a demandé "la suspension de l'année du Mexique" en France prévue l'an prochain.
Réviser le procès
Les aveux de la police pourraient relancer l'affaire. "Il y a là matière à révision du procès, car ce document aurait dû figurer dans le dossier lors de la procédure d'appel", a aussitôt réagi l'avocat mexicain de Florence Cassez, Me Agustin Acosta.
La jeune femme a été condamnée à 60 ans de prison en appel en mars 2009, après une peine de 96 ans en première instance.
Retour sur une arrestation contestée
Florence Cassez , 35 ans, a toujours affirmé avoir été arrêtée dans la matinée du 8 décembre et tenue au secret jusqu'à l'aube du lendemain, pour la fausse arrestation en direct assortie de libération de victimes d'enlèvement.
La jeune femme avait crié au mensonge à la télévision le 5 février 2006, en interpellant M. Garcia Luna dans une émission, cette fois en direct. Il avait reconnu une "reconstitution", mais en expliquant qu'elle avait été organisée "à la demande des journalistes".
Niant cette version, un reporter de télévision, Pablo Reinah, avait engagé ensuite une procédure, s'estimant atteint dans son honneur professionnel et dans ses intérêts car il avait été licencié par son employeur.
"Comme (...) la dizaine de reporters de radio et de presse écrite qui se sont rendus sur place, j'ai été trompé par l'AFI sur les conditions dans lesquelles l'intervention a été conduite", a insisté M. Reinah dans le dernier numéro d'un mensuel mexicain renommé, Gatopardo.
Bernard Cassez demande la libération de sa fille
"La justice mexicaine reconnaît son erreur. Florence est libre, Florence doit sortir, elle n'a rien à faire là-bas", s'est exclamé mardi matin Bernard Cassez sur l'antenne de France Info.
"C'est un pas énorme que la justice mexicaine reconnaisse cette erreur qui aurait dû être versée au dossier dans son jugement, au premier et en appel. (...) Aujourd'hui, Florence doit rentrer en France, ça prouve son innocence", a ajouté son père sur France Info.
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