La faillite de Detroit, pas forcément une mauvaise nouvelle
Au nom du Chapitre 9 du "Bankruptcy code", la ville de Detroit a donc demandé jeudi à se placer sous la protection du régime des faillites. Ce qui lui permet, tout simplement, de ne pas avoir à rembourser sa dette colossale - 18,5 milliards de dollars. Du moins, pas dans l'immédiat.
Un tribunal fédéral va décider, d'ici trois mois, si la ville y est éligible. Si la réponse est favorable, Detroit pourra restructurer sa dette, établir un plan de remboursement très étalé dans le temps. Cela lui permettra aussi d'éviter d'avoir à vendre ses biens municipaux - on a beaucoup parlé, un moment, de la collection exceptionnelle de peintres impressionnistes du musée de la ville.
C'est donc plutôt une bonne nouvelle pour la ville, et une mauvaise pour les créanciers, qui voient s'éloigner tout espoir de récupérer, à court terme, leurs fonds.
36 collectivités locales en faillite
Ce chapitre 9, c'est l'équivalent pour les municipalités du chapitre 11 qui, lui, s'applique aux entreprises - et qui avait profité, en son temps, à General Motors à Detroit, déjà... Le dispositif ne date pas d'hier : la loi sur les faillites date de 1934, après donc la crise de 1929. Quelque 500 villes en ont déjà profité.
Aujourd'hui, huit villes ou comtés sont en faillite : outre Detroit, il y a San Bernardino, Mammoth Lakes et Stockton (Californie), Jefferson (Alabama), Harrisbourg (Pennsylvanie), Central Falls (Rhode island), Boise (Idaho). Huit villes qui s'ajoutent à 28 services publics : 36 au total, selon une carte actualisée en temps réel.
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