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La démolition dimanche par Israël d'un ancien hôtel à Jérusalem-est a provoqué une série de protestations

La démolition de l'ancien hôtel Shepherd, un symbole pour les Palestiniens, a été condamnée "fermement" par l'UE, et Washington a dénoncé une "évolution préoccupante"."Israël a ruiné tous les efforts américains et mis fin à toute chance d'un retour aux négociations", a estimé le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Démolition de l'ancien hôtel Shepherd, à Jérusalem-est (9 janvier 2010) (AFP / Ahmad Gharabli)

La démolition de l'ancien hôtel Shepherd, un symbole pour les Palestiniens, a été condamnée "fermement" par l'UE, et Washington a dénoncé une "évolution préoccupante".

"Israël a ruiné tous les efforts américains et mis fin à toute chance d'un retour aux négociations", a estimé le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina.

Les autorités israéliennes ont détruit dimanche matin toute une aile de l'ancien hôtel Shepherd, situé dans la partie orientale de Jérusalem annexée après son occupation en 1967, pour construire sur le site des logements destinés à des colons juifs.

Ce projet, approuvé en mars 2010 par la municipalité, est dirigé par l'homme d'affaires juif américain Irving Moskowitz, qui finance des organisations ultranationalistes favorables à la colonisation de la partie orientale de Jérusalem.

L'ancien hôtel Shepherd est un bâtiment chargé d'histoire pour les Palestiniens: il a appartenu à la famille de l'ancien grand mufti de Jérusalem, Amine al Husseini, figure de la grande révolte palestinienne de 1936-1939 contre les Britanniques et les sionistes, avant sa compromission avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

"L'Etat d'Israël démolit les propriétés palestiniennes les unes après les autres afin de nettoyer Jérusalem de son histoire, de son patrimoine et de ses habitants palestiniens", a protesté le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat.

La démolition de l'hôtel a été condamnée "fermement" par l'UE: "Je rappelle que les colonies sont illégales au regard du droit international", a affirmé le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton dans un communiqué, en soulignant que "Jérusalem-Est fait partie des territoires palestiniens occupés" et que "l'UE ne reconnaît pas son annexion".

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a dénoncé une "évolution préoccupante (qui) compromet les efforts de paix visant à établir deux Etats pour parvenir à une solution".

Israël a rejeté les critiques de l'UE: "Appeler Jérusalem une colonie constitue un contresens, une insulte contre l'histoire de la ville", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères Ygal Palmor.

Les négociations de paix, brièvement relancées en septembre à Washington après une suspension de 20 mois, sont à nouveau suspendues, les Palestiniens exigeant la prolongation d'un moratoire de la colonisation juive, à laquelle le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est refusé.

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