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La Crimée a officiellement demandé son rattachement à la Russie

Le rattachement de la Crimée à la Russie a été approuvé par 96,6 % des votants au référendum tenu dimanche, selon les résultats définitifs rendus publics lundi matin par le Premier ministre pro-russe. Un référendum non reconnu par les pays occidentaux. Le parlement de Crimée, réuni lundi matin, a proclamé l'indépendance et demandé son intégration à la Russie. La Douma, chambre basse du parlement russe, adoptera dans un "très proche avenir" une loi autorisant ce rattachement, a déclaré son vice-président.
Article rédigé par Estelle Cognacq
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Reuters)

La Crimée a fait un pas dimanche vers son rattachement à la Russie, dont elle était sortie du giron en 1954 pour devenir ukrainienne. Selon les résultats définitifs communiqués lundi matin par le Premier ministre pro-russe Serguiï Axionov sur son compte Twitter, 96,6 % des votants
ont dit "oui" lors du référendum à "la réunification avec la Russie en tant que membre de la Fédération de Russie".

La question posée donnait aussi le choix à un retour à un statut, datant de 1992 et jamais appliqué, d'autonomie élargie à l'égard de Kiev. Le taux de participation a été de 83 %, un chiffre élevé compte tenu des nombreux appels au boycott du scrutin.

Une grande partie des 1,5 million d'électeurs criméens ont choisi de se tourner vers Moscou en raison des perspectives économiques jugées meilleures et pour vivre dans un pays qui a une place dans le concert des nations. "Nous rentrons à la maison ! ", a lancé dimanche soir le Premier ministre de Crimée, place Lénine à Simféropol. Puis Serguiï Axionov a entonné l'hymne national russe avec la foule et une chorale de chanteurs en tenue de marin de la Flotte de la mer Noire.

Une loi russe adoptée dans un "très proche avenir"

Lundi matin, le Parlement de Crimé a officiellement demandé le rattachement
du territoire
ukrainien à la Fédération de Russie. Le Conseil suprême de Crimée "a
adressé à la Fédération de Russie
une proposition d'admission de la République de Crimée comme
nouveau sujet (de la Russie) avec le statut d'une république",
selon un communiqué mis en ligne sur le site du conseil.

Des députés de Crimée doivent aussi se rendre à Moscou ce lundi où la Douma, la chambre basse du Parlement russe, achève la préparation du projet de loi sur l'intégration de la Crimée à la Russie.

Lundi matin, son vice-président Sergueï Neverov, cité par l'agence Interfax, a indiqué que la Douma adoptera dans un "très proche avenir" une loi autorisant la Crimée à rejoindre la Russie. "Les résultats du référendum en Crimée montrent clairementque les habitants de Crimée voient leur avenir seulement au seinde la Russie", a déclaré Sergueï Neverov.

Les pays occidentaux annoncent des sanctions

Les pays occidentaux ont de concert annoncé dimanche qu'ils ne reconnaissaient pas les résultats du référendum, le jugeant illégal et illégitime, et ont brandi la menace de sanctions. Barack Obama a eu Vladmiri Poutine au téléphone dimanche soir. Le président américain a évoqué d'éventuelles sanctions supplémentaires contre la Russie et a demandé que l'armée russe cesse ses "incursions " en Ukraine. Barack Obama a toutefois redit que la crise pouvait encore être résolue par la voie diplomatique.

L'Union européenne a averti qu'elle mettrait ses menaces à exécution dès lundi en établissant une liste noire de responsables russes et ukrainiens pro-russes visés par des sanctions, sous la forme de restrictions de visas et de gels d'avoirs. Les ministres des Affaires étrangères se retrouvent à Bruxelles pour leur réunion mensuelle. 

 La liste des personnes visées pourrait comprendre de "25 à 30 noms", selon une source européenne. Elle "devrait être limitée mais politiquement significative pour envoyer un message clair" à Moscou, a précisé une autre source. "Il y aura des parlementaires, des membres des instances de sécurité, un haut responsable du ministère de la Défense...", selon elle. Des responsables pro-russes de Crimée devraient être également concernés. Mais il semblait exclu que la liste touche la tête de l'Etat russe afin de laisser la porte ouverte au dialogue avec Moscou.

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