La commission bancaire du Sénat des États-Unis a voté lundi le projet de réforme de la régulation financière
Présenté il y a une semaine par son président, Christopher Dodd, ce projet adopté par 13 voix contre 10, ouvre la voie à un débat devant le Sénat en séance plénière.
En décembre, la Chambre des représentants avait adopté son propre projet, qui diffère sensiblement du projet de M. Dodd sur plusieurs points.
"Nous sommes désormais plus près d'une adoption d'une véritable réforme de la finance qui établira une surveillance et une responsabilité pour notre système financier", a commenté le président Barack Obama , dans un communiqué.
Subsiste donc l'un des désaccords principaux entre les deux chambres du Congrès, concernant le rôle de la banque centrale (Fed) dans la régulation bancaire, que le Sénat veut limiter aux plus grandes institutions financières du pays. Dans un discours à Washington, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a critiqué cette disposition, qui limiterait considérablement les activités de Fed en ne lui confiant plus que la supervision d'une quarantaine d'institutions, au lieu de quelque 6.000 banques à l'heure actuelle.
M. Geithner a redit que le gouvernement préférait que la Fed "ne soit pas responsable simplement des plus grandes institutions" financières, mais aussi des banques petites et moyennes.
Une réforme initiée par Obama et critiquée par les Républicains
Portée par le président américain en mars 2009, la réforme a pour objectif de durcir les contrôles publics du système financier américain, à l'origine de la crise économique mondiale.
Le projet adopté a pourtant été vivement critiqué par l'opposition républicaine. "Il est assez incroyable qu'après deux ans d'auditions sur la question peut-être la plus cruciale à laquelle nous ayons été confrontés depuis des décennies, la commission ait adopté un projet de 1.300 pages à l'issue d'un débat unilatéral de 21 minutes", s'est ému le sénateur Bob Corker, qui a voté contre.
Le chef des républicains au sein de la commission, Richard Shelby, a estimé qu'il avait encore espoir de faire passer certaines idées de son parti.
Même si "le président Dodd a été clair sur le fait qu'il compte avancer sans soutien républicain, ce qui est son droit", M. Shelby a affirmé qu'il ne voyait pas le vote de lundi "comme la fin du processus, mais plutôt comme une étape de plus".
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