La Birmanie demande l’aide internationale face aux inondations
Le gouvernement birman s’est résolu à lancer mardi un appel à la communauté internationale, pour faire face à la montée des eaux et aux glissements de terrain engendrés ces derniers jours par les pluies diluviennes : “Nous souhaitons une assistance internationale. Nous avons commencé à contacter de possibles organisations et pays donateurs" , a déclaré le ministre de l'Information Ye Htut. Les fonds devraient servir à reconstruire les villages inondés et à réinstaller les sinistrés.
Cet appel contraste avec l’attitude adoptée par les autorités lors du cyclone Nargis en mai 2008, qui avait fait près de 140.000 personnes disparues ou mortes. La junte militaire qui dirigeait le pays avait été accusée à l’époque de négligence dans sa gestion de la catastrophe.
Plus de 210.000 déplacés
Depuis plusieurs jours, les pluies de la mousson se sont avérées meurtrières dans le pays. Pour l’heure, le bilan provisoire des inondations s’élève à 46 morts. Plus de 210.000 personnes ont été évacuées dans le pays. L’état de catastrophe naturel a été déclaré vendredi dans quatre États du nord et de l’ouest de la Birmanie.
Parmi eux, l’Etat de Rakhine (ou Arakan) sur la côte ouest, balayé par la queue du cyclone Komen en fin de semaine dernière, est le plus touché : cette région accueille déjà environ 140.000 déplacés, en majorité des musulmans Rohingyas vivant dans des camps suite à des heurts avec des bouddhistes, comme l’explique le correspondant de France Info à Rangun.
Le gouvernement, accusé de ne pas avoir réagi assez rapidement, a admis son erreur par la voix de son porte-parole, Ye Htut : “La faible réponse du gouvernement à la catastrophe a conduit à des malentendus lors des efforts d’évacuation” , a-t-il admis selon le quotidien gouvernemental New Light of Myanmar .
Selon le journal, plus d’un million d’hectares de terres auraient été dévasté, et le Ministère des affaires sociales et de la réinstallation aurait déjà alloué des fonds pour fournir une aide d’urgence aux déplacés et familles de victimes.
Aye Su Myat, habitante de la ville de Sagaing, au centre du pays, déclare n’avoir reçu aucun message d’alerte avant les inondations : “En quelques heures, toute ma maison était sous l'eau. Mon mari a dû monter sur le toit car il n'y avait aucun moyen de sortir.”
Les Nations-Unies se sont déclarées préoccupées par la situation, craignant que le bilan ne s’alourdisse dans les prochains jours. Avec un PIB par habitant de 1.105 dollars par an, la Birmanie fait partie des pays les plus pauvres de l’Asie de l'Est et du Pacifique, et dispose de mauvaises infrastructures, ce qui complique l’arrivée des secours dans certaines zones.
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