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L'organe regroupant la majorité des mouvements opposés au président al-Assad dérange le pouvoir.

Créé le 2 octobre, le Conseil national syrien (CNS) a été qualifié par le pouvoir d'"illégitime". Le régime a haussé le ton, avertissant qu'il prendrait des mesures contre les pays qui reconnaîtraient le CNS. L4Union européenne a salué, ce lundi, la création de cet organe.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Bachar al-Assad est appelé à quitter sa fonction de président par les Etats-UNis et l'UE. (YURI KADOBNOV / AFP FILES / AFP)

Créé le 2 octobre, le Conseil national syrien (CNS) a été qualifié par le pouvoir d'"illégitime". Le régime a haussé le ton, avertissant qu'il prendrait des mesures contre les pays qui reconnaîtraient le CNS. L4Union européenne a salué, ce lundi, la création de cet organe.

"Nous allons prendre des mesures importantes contre tout pays qui reconnaîtra ce Conseil illégitime", a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, lors d'une conférence de presse. Ce matin, l'Union européenne saluait elle cette création, y voyant "un pas positif" pour résoudre la crise en Syrie, a confié un diplomate européen. Les Européens se félicitent notamment de l'engagement du CNS à défendre la non-violence et les "valeurs démocratiques". Un document devant être approuvé à Luxembourg par les ministres européens des Affaires étrangères réaffirme la nécessité pour le président al-Assad de quitter le pouvoir "pour permettre la transition".

Lancé officiellement le 2 octobre à Istanbul, le CNS réunit pour la première fois toutes les tendances politiques, comptant notamment dans ses rangs les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que des partis kurdes et assyriens.

Le régime syrien est secoué depuis la mi-mars par un mouvement de contestation populaire sans précédent dont il ne reconnaît pas l'ampleur. Il accuse régulièrement des "bandes terroristes armées" de perpétrer des assassinats pour déstabiliser le pays. "En Occident, ils parlent d'une révolution pacifique en Syrie et ne reconnaissent pas ces groupes tout en les finançant et en leur livrant des armes", a affirmé Walid Mouallem. Selon lui, c'est ainsi "un groupe terroriste armé qui a (...) afin de provoquer des dissensions dans la région de Hassaké" à majorité kurde.

Poursuite des réformes par al-Assad

En dépit des violences provoquées, selon lui, par des bandes armées, "le processus de réforme se poursuit", a assuré le président al-Assad, en précisant que la décision de la Syrie de mener ces réformes était "souveraine et pas liée à des consignes extérieures".

Le président syrien a accusé les puissances occidentales de "s'intéresser peu aux réformes et de vouloir en revanche pousser la Syrie à payer le prix de ses positions contre les plans ourdis à l'extérieur de la région".

Les Etats-Unis, qui réclament le départ de Bachir al-Assad, et l'opposition syrienne avaient dénoncé vendredi soir l'assassinat de Meechal Tamo comme une "escalade" dans la répression menée par le régime syrien, qui a fait plus de 2900 morts depuis le 15 mars, selon l'ONU. Pour la première fois, le président russe Dmitri Medvedev, dont le pays est un proche allié de Damas, a également envisagé un départ de Bachir al-Assad s'il ne mène pas des réformes, tout en réaffirmant néanmoins son opposition à toute ingérence dictée par les Occidentaux.

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