L'île de Kos, en Grèce : une porte d'entrée pour les migrants
Comme Lampedusa en Italie, l’île de Kos est la porte d’entrée des migrants vers l’Europe. Cette île située à l’extrême pointe orientale de la Grèce est à une heure des côtes turques. C’est celle qui, après Rhodes, a reçu un important nombre de réfugiés cette année.
Des migrants originaires de Syrie pour la plupart qui débarquent sur ses plages tous les jours par centaines. Des familles qui fuient la guerre et que les autorités de ce petit bout de paradis gèrent comme elles peuvent.
La scène donne la chair de poule. Il est 5 heures 30 sur la plage de Lambi. A 300 mètres, en pleine mer Egée, des garçons se débattent avec leurs pagaies pour faire avancer leur canot pneumatique.
Le bateau de fortune s’échoue sur la plage. L’un des sept occupants, trempé, nous raconte, le regard vide et la lèvre tremblante cette traversée de cinq heures depuis Bodrum, le Saint-Tropez turc est à 4 kilomètres.
Après avoir dégonflé le bateau, le groupe abandonne les gilets de sauvetage sur le sable. A l’abri des regards, 150 à 200 migrants débarquent chaque jour sur l’île de Kos, selon le chef de la police locale. La plupart viennent de Syrie, du Pakistan, d’Afghanistan et d’Irak. Des réfugiés qui font profil bas dans les rues bondées de touristes.
Les réfugiés sont surtout rassemblés devant le principal poste de police de l’île. Ils s’y rendent de leur propre chef pour obtenir le sésame. Un bout de papier qui leur permet de prendre un ferry pour Athènes.
Du rêve au cauchemar
Maher, un syrien porte l’un de ses jumeaux dans les bras. La vie de cet ancien douanier est devenue un cauchemar permanent et la fuite, une tragique habitude.
En Turquie, il a payé plus de 1.000 euros par tête à des passeurs pour arriver ici au péril de sa vie, dans ses poches, les passeports et les tétines. Aujourd’hui, son objectif c’est l’Italie mais Maher s’estime mieux lotis que ceux qu’il appelle les damnés du camp.
Un ancien hôtel d’une capacité de 80 lits est devenu un immense dortoir ouvert aux quatre vents avec plus de 500 personnes. De temps en temps, l’association américaine Avaaz distribue des produits d’hygiène.
Ni eau potable, ni électricité, les familles sont entassées sur des matelas au sol. Une vingtaine de bénévoles locaux aident comme ils peuvent.
Les permis de circuler sont valables 6 mois pour les Syriens, un seul pour les autres.
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